◆ Les industriels signent les meilleures performances commerciales.
◆ Plusieurs secteurs souffrent d'un «Covid long».
◆ Les investissements se maintiennent alors que l’endettement financier s’allège.
Par Y. Seddik
Les sociétés cotées signent un premier semestre 2021 globalement honorable bien que certains secteurs, comme l'hôtellerie, semblent souffrir d'un «Covid long».
Les données compilées par BMCE Capital Global Research (BKGR) montrent, en effet, qu'au terme du premier semestre 2021, les sociétés cotées affichent un chiffre d’affaires global en progression de 7,2% à 124,9 Mds de DH, porté essentiellement par la reprise de l’activité des industries (+9,7%) couplée à une légère amélioration des revenus des financières (+1,6%) ainsi qu’à la progression des primes émises brutes du secteur Assurances & Courtage (+8,8%). Sur le seul deuxième trimestre, les revenus de la cote boursière s’apprécient de 13,1% à 63,5 Mds de DH comparativement au deuxième trimestre 2020.
Les industriels tirent leur épingle du jeu
La cote industrielle affiche des revenus en amélioration de 9,7% à 78,7 Mds de DH, intégrant essentiellement une appréciation des ventes de la distribution spécialisée, notamment Auto Hall (+2,3x), profitant d’un effet de base favorable (arrêt d’activité au T2-2020), du renforcement du pouvoir d’achat des ménages après avoir épargné durant la période de confinement et de l’assouplissement des conditions de financement notamment avec le retour du crédit gratuit.
La cote industrielle affiche des revenus en amélioration de 9,7% à 78,7 Mds de DH, intégrant essentiellement une appréciation des ventes de la distribution spécialisée, notamment Auto Hall (+2,3x), profitant d’un effet de base favorable (arrêt d’activité au T2-2020), du renforcement du pouvoir d’achat des ménages après avoir épargné durant la période de confinement et de l’assouplissement des conditions de financement notamment avec le retour du crédit gratuit.
BKGR évoque également la bonne performance des opérateurs BTP, notamment de Sonasid (+69,4%), ayant profité d’un effet prix/volume positif et LafargeHolcim Maroc (+25,6%) suite à la reprise des écoulements du secteur. TotalEnergies Maroc (+25,5%) et Afriquia Gaz (+16,9%) sous l’effet combiné de la hausse des tonnages écoulés et du redressement des prix du brut à l’international, font également de bons crus.
Par plus gros contributeurs, les financières drainent 27,8% des revenus au premier semestre 2021, suivies par Maroc Telecom avec 14,2%, les assurances (9,3%), les valeurs agroalimentaires (9,6%), les opérateurs gaziers ainsi que les spécialistes des matériaux de construction (7,4%) chacun. Le chiffre d’affaires au premier semestre 2021 surperforme le niveau enregistré au 1er semestre 2019 avec des revenus globaux de 124,9 Mds de DH (+4%). Ainsi, 41 sociétés ont réussi à drainer au premier semestre 2021 un chiffre d’affaires supérieur à celui du premier semestre 2019 (considéré normatif). Mais des secteurs comme le tourisme, l'immobilier ou encore l'électricité n'ont pas encore retrouvé leurs niveaux de 2019.
A noter que 17 valeurs, avec en tête des entreprises comme Marsa Maroc, Auto Hall, Lesieur, Managem, Sonasid, Eqdom ou Total Maroc ont réalisé des performances supérieures aux attentes des analystes. En face, d'autres entreprises comme CMT, SMI, RDS, Jet Contractors, Addoha ou Taqa Morocco devront visiblement fournir plus d'efforts au deuxième semestre pour rattraper les prévisions.
Les investissements se maintiennent
L'enveloppe globale d'investissements mobilisée par les sociétés cotées à la Bourse de Casablanca ressort en hausse de 1,1% à 6,4 Mds de DH, en comparaison au premier semestre de 2020, selon BKGR. Cette évolution inclut le redressement des CAPEX de Maroc Telecom (+78,3% à 2,1 Mds de DH) et des opérateurs en placements immobiliers, essentiellement Aradei Capital (+5x à 637 MDH) en raison de sa prise de participation dans un OPCI auprès du groupe bancaire BMCI pour un total de 557 MDH.
Toutefois, cette hausse a été atténuée par la non-récurrence du règlement du droit de jouissance complémentaire relatif à la prorogation du contrat de fourniture d’énergie électrique aux Unités 1 à 4 de Taqa Morocco pour un montant de 1,5 Md de DH, poursuit la même source. Dans le détail, 32,9% des CAPEX ont été drainés par l’opérateur télécoms historique IAM, suivi de Managem avec une part de 20,7% (1,3 Md de DH alloués principalement au projet Tri-K). Au volet bilanciel, l’endettement financier net des valeurs cotées s’allège de -3,4% par rapport au 31/12/2020 pour s’établir à 55 Mds de DH à fin juin 2021. Comme à l’accoutumée, Maroc Telecom polarise 27,1% de l’encours global, suivi de Taqa Morocco qui s’accapare 12,5%.