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Economie nationale : Ça ira (un peu) mieux en 2020

Economie nationale : Ça ira (un peu) mieux en 2020

 

Après une année 2019 médiocre sur le plan de l’activité économique, 2020 devrait connaître un «rebond».

11 Mds de dirhams seront injectés dans le circuit bancaire suite à la baisse de la réserve monétaire de 4% à 2%.

 

 

Par A.E

 

Avec une campagne agricole très médiocre de 52 millions de quintaux et une croissance qui ne devrait guère dépasser 2,7% selon Bank Al-Maghrib, qui tenait mardi son Conseil, 2019 est définitivement une année à oublier. Un chiffre pour s’en convaincre : entre les deuxièmes trimestres de 2018 et de 2019, ce sont 176.000 emplois qui ont été perdus.

Visiblement, 2020 devrait être meilleure. Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, évoque un «rebond» de la croissance l’année prochaine. Celle-ci devrait se situer autour de 3,8%, sous l’hypothèse d’une campagne agricole moyenne de 80 millions de quintaux et des activités non agricoles dont la croissance devrait se stabiliser à 3,6% (après 2,8% en 2018).

La bonne nouvelle viendrait surtout des comptes extérieurs. Après un creusement en 2018 à 5,5%, le déficit du compte courant s’améliorerait légèrement à 5,1% en 2019, et s’allégerait sensiblement à 3,6% en 2020, selon les projections de la Banque centrale.

Ces projections intègrent notamment le démarrage de la production de l’usine PSA de Kénitra, qui devrait donner un coup de fouet aux ventes de la production automobile et relancer fortement les exportations. Celles-ci passeraient alors d’une croissance de 3,9% en 2019 à 8,4% en 2020.

Dans le même temps, sous l’effet de la baisse attendue de la facture énergétique et d’un ralentissement des achats de biens d’équipement, les importations devraient connaitre un petit coup d’arrêt, avec une croissance qui passerait de 3,9% en 2019 à 2,6% en 2020.

Les comptes extérieurs devraient également profiter des deux sorties à l’international programmées par le Trésor, dont une avant la fin de l’année 2019, pour un montant de 11 milliards de dirhams chacune, et des rentrées des dons des pays du Conseil de coopération du golfe (CCG) pour 3,8 milliards de DH d’ici la fin de 2020.

Une ombre au tableau : le déficit budgétaire qui continue de se creuser. Selon les prévisions de BAM, et tenant compte de l’impact de l’accord conclu dans le cadre du dialogue social, le déficit budgétaire devrait se situer autour de 4% fin 2019, au lieu des 3,7% inscrits dans la Loi de Finances 2019. 

Interpellé sur cette question, Abdellatif Jouahri affirme que les 3,7% sont possibles à condition de maîtriser la dépense et d’augmenter les recettes.

«La volonté du ministre (Mohamed Benchaâboun, ministre des Finances, ndlr) est là. Il est décidé à respecter les chiffres de référence retenus dans le cadre de la Ligne de précaution et de liquidité», affirme le gouverneur. Il y a la possibilité pour l’Etat de ne plus faire certains investissements et de se reposer soit sur les partenariats publics privés (PPP), soit sur d’autres mécanismes de financement sur lesquels réfléchit le ministère.

Toujours est-il qu’en attendant de redresser la barre, la dette du Trésor devrait passer de 65,3% en 2018 à 66,2% du PIB en 2019. Pour ce qui est de la dette publique totale, son ratio au PIB passerait de 81,4% en 2018 à 82,1% en 2019.

 

11 Mds de DH injectés dans le circuit bancaire

Sur le plan de la politique monétaire, le Conseil de BAM n’a pas jugé utile de toucher au taux directeur, le maintenant à 2,25%, un niveau jugé approprié.

Une baisse supplémentaire des taux aurait un effet néfaste sur l’épargne et sa rémunération déjà très faible, suggère le gouverneur de la Banque centrale.

Jouahri a en revanche sorti la carte de la réserve monétaire en baissant le taux de la réserve obligatoire de 4 à 2%.

Une décision justifiée par la persistance des besoins importants de liquidité bancaire, causée par le ralentissement marqué des dépôts et la hausse de circulation de monnaie fiduciaire.

Cette décision permettra une injection permanente d’un peu plus de 11 milliards de dirhams.

Une manne que Jouahri espère voir redistribuée en crédit à l’économie. «Nous sommes prêts à fournir toutes les liquidités dont les banques ont besoin pour financer l’économie», martèle le gouverneur. «Pas plus tard qu’hier, nous avons initié une opération de swap devises-dirhams avec les banques pour 4 milliards de dirhams», ajoute-t-il.

«Sur le collatéral direct des banques, nous avons encore au moins 50 Mds de DH, prêts à être fournis en cas de besoin», conclut le gouverneur.

 


Flexibilité du Dirham : Quel timing ?


La question de la deuxième phase de la réforme du régime de change s’est encore invitée dans les questions-réponses avec le wali de Bank Al-Maghrib. Ce dernier dit avoir jaugé les opérateurs économiques et la CGEM pour s’assurer qu’ils avaient assimilé les principes de la réforme et qu'ils ont recours aux outils mis à leur disposition. «Nous avons senti qu’il y a encore un effort à faire auprès d’eux en matière de pédagogie, de formation, etc.», précise Jouahri.

Une rencontre entre le ministre des Finances et le gouverneur de BAM devait avoir lieu au moment où ne mettions sous presse, pour décider du moment opportun pour passer à la seconde phase de la flexibilité du Dirham, précisément l’élargissement de la bande de fluctuation.

 

 


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