Bank Al-Maghrib vient de revoir à la hausse ses prévisions de croissance.
L'inflation reste sous contrôle.
Par A. Hlimi
Une campagne de vaccination qui avance vite, une réouverture de l’économie qui se poursuit, une très bonne campagne agricole, des stimulus budgétaires liés notamment aux mesures du Comité de veille économique (CVE) et, enfin, des conditions monétaires accommodantes. Voici en somme ce qui explique pourquoi Bank Al-Maghrib vient d'augmenter ses prévisions de croissance de 0,9 point à 6,2%, contre une projection de 5,3% en juin. «Les indicateurs conjoncturels disponibles poursuivent leur amélioration à des rythmes meilleurs qu'attendus en juin», a estimé la Banque centrale.
Ainsi, selon le wali de cette institution, le PIB sera tiré notamment par une hausse de 18,8% de la valeur ajoutée agricole et un net accroissement de 4,6% de celle des activités non agricoles. La hausse de l'activité non agricole devrait être tirée par le redressement de l’activité industrielle et de celle de l’énergie électrique ainsi que par la reprise des secteurs du tourisme et du transport. Du côté de la demande, la croissance devrait être portée par sa composante intérieure. Celle-ci gagnerait en dynamisme, à la faveur du redressement prévu des revenus agricoles et non agricoles, de la hausse des transferts des MRE et de la poursuite de l’orientation accommodante de la politique monétaire.
En revanche, la participation des exportations nettes à la croissance ressortirait négative, l’augmentation prévue des importations, en volume, de biens et services devant plus que compenser le rebond attendu des exportations. En 2022, la croissance se consoliderait à 3%, recouvrant une baisse de 3,3% de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse d’un retour à une production céréalière moyenne, et une hausse de 3,6% de celles des activités non agricoles. Cette évolution reflète un ralentissement de la croissance des différentes composantes de la demande intérieure, tandis que la contribution négative des exportations nettes, en volume, devrait se dissiper.
Inflation maîtrisée
Dans un contexte marqué par le renchérissement des produits énergétiques, le redressement de la demande intérieure et l’accentuation de l’inflation importée, l'inflation devrait ressortir à 1,2% sur l’ensemble de cette année et s’établir à 1,6% en 2022 et ce, après un taux de 0,7% en 2020. Sa composante sousjacente devrait passer de 0,5% en 2020 à 1,4% en moyenne en 2021, et atteindrait 2,1% en 2022.
Atténuation du déficit moins rapide que prévu
En 2021, le déficit budgétaire devrait s’établir à 7,3% du PIB, en creusement de 0,2 point par rapport aux prévisions de juin. Cette prévision intègre les nouvelles estimations annoncées par le ministère de l’Economie et des Finances (MEFRA) au niveau de sa programmation pluriannuelle 2022-2024, dont une révision à la hausse de la masse salariale et des dépenses des autres biens et services. Du côté des recettes, certains impôts et taxes ont été ajustés à la hausse, tenant compte notamment d’une amélioration plus importante que prévu de l’activité économique.
Pour l’année 2022, le déficit budgétaire devrait se situer à 6,8% du PIB, en aggravation de 0,2 point de pourcentage par rapport à l’exercice de juin 2021. L’actualisation des projections fait ressortir une augmentation plus importante que prévu des dépenses de biens et services et de l’investissement, intégrant les éléments de la programmation budgétaire pluriannuelle publiés par le MEFRA.