◆ Seules 6 sociétés cotées clôturent le 1er semestre avec une accélération des réalisations commerciales au T2-2020.
◆ Addoha se positionne en tête des valeurs qui ont le plus souffert du confinement.
Par A. Hlimi
Les mesures de confinement prises à partir du mois de mars ont sensiblement impacté l’ensemble des sociétés cotées. Si le nombre d’entreprises ayant enregistré une baisse de leur chiffre d’affaires au T1 a légèrement franchi la barre des 50%, cette proportion s’est aggravée au T2-2020 pour atteindre près de 80% des entreprises cotées.
Mais dans ce climat tendu, certains ont pu tirer leur épingle du jeu. Il s'agit de secteurs généralement au front de la pandémie et dont l'importance pour l'économie les a obligés à poursuivre, voire augmenter leur activité. Valoris Securities propose, dans une nouvelle note de recherche, une lecture de ces gagnants du confinement à la lueur des dernières réalisations des entreprises relatives au T2. On y apprend, entre autres éléments d'analyse, que seules 6 sociétés cotées clôturent le 1er semestre avec une accélération des réalisations commerciales au T2-2020.
Les bancaires bien placées en tête du classement....
Parmi les 69 sociétés cotées ayant publié leurs réalisations au T2-2020 et au S1-2020, près de 30% des sociétés parviennent à clôturer le 1er semestre sur une croissance de leurs ventes, malgré la dégradation de la conjoncture économique. Toujours selon les analystes du Broker, parmi les 21 sociétés cotées affichant une hausse des revenus au terme du S1-2020, 6 sociétés (4 banques et 2 sociétés industrielles) ont bénéficié d’une accélération du rythme de croissance au T2. Il s'agit de BCP, CIH Bank, Attijariwafa bank, Lesieur Cristal, SMI et BMCI.
En parallèle, 15 valeurs cotées clôturent le 1er semestre avec une amélioration de leurs ventes, malgré le ralentissement du chiffre d’affaires constaté au 2ème trimestre. Outre les banques, la liste des valeurs ayant enregistré une amélioration des revenus dans un contexte de confinement regroupe essentiellement des entreprises adossées à des biens et services de large consommation ou de première nécessité (Lesieur, Cosumar, télécoms, Dari Couspate, Label Vie), en plus des minières produisant les métaux précieux (SMI, Managem), des sociétés IT (Disway, Microdata, HPS) et des sociétés d’assurances (Atlanta, Wafa Assurance).
... Mais les cours de Bourse ne réagissent que timidement
Si les bancaires ont su accélérer en termes de produit net bancaire durant le confinement, leurs cours en Bourse n'ont pas reflété un enthousiasme particulier de la part des investisseurs. «Malgré un semestre clôturé avec une accélération des réalisations commerciales au 2ème trimestre, les bancaires peinent à capter l’intérêt à l’achat, en comparaison à d’autres valeurs», commente la même source. Cette prudence à l’égard de ce type de valeurs s’explique, selon Valoris Securities, par les craintes quant à l’impact financier du renchérissement du coût du risque (du fait des séquelles économiques de la Covid-19).
L'immobilier, lanterne rouge
En tête des valeurs ayant souffert le plus des conséquences du confinement, il y a Addoha. Ainsi, le taux de variation annuelle du chiffre d’affaires du promoteur immobilier se transforme d’une croissance à fin mars 2020 de +4,6% à une chute des ventes à fin juin de -79,2%. Non loin derrière, ADI a perdu, à son tour, 39,5 pts de croissance entre mars et juin 2020, confirmant l’impact significatif de la crise de la Covid-19 sur ce secteur en particulier : arrêt des chantiers, rareté de la demande...
Outre les deux valeurs immobilières (Addoha et Alliances), la forte dégradation de la capacité à générer du revenu durant le 2ème trimestre a été également enregistrée auprès de l’activité hôtelière (Risma), des transporteurs (CTM), des distributeurs de produits énergétiques (effet volume & prix), ainsi que d’autres entreprises ayant subi de plein fouet les restrictions en termes de déplacement (ex : M2M) et de fermeture des restaurants & cafés (ex : Oulmès).