L’entré en jeu du Fonds Mohammed VI pour l’investissement est imminente. Son Directeur général fait le point.
Par A. Hlimi
2024 et 2025 seront des années cruciales pour le Private equity marocain. Cette classe d'actifs devrait accueillir des flux massifs canalisés par le fonds, offrant de nouvelles possibilités de financement par fonds propres aux entreprises marocaines et constituant, à terme, une pépinière pour le marché des capitaux lors des désinvestissements. Tout cela est rendu possible grâce au déploiement du FM6I, dont le Directeur général, Mohamed Benchaâboun, a révélé plusieurs nouveautés à l’occasion d’une rencontre organisée par la CGEM et l’AMIC.
17 sociétés de gestion pour des fonds sectoriels et thématiques ont été présélectionnées suite à l'appel d'offres lancé il y a quelques mois par le fonds. Ceci devrait permettre à cette industrie de tripler de taille sur les cinq prochaines années. Pour ce faire, le fonds s'est engagé à investir 6 milliards de dirhams, et les sociétés de gestion devront utiliser un effet de levier pour atteindre une force de frappe de 20 milliards de dirhams, qui seront investis dans les entreprises. Adapter l'offre à la demande Un autre objectif du fonds est d'adapter l'offre à la demande. Selon Benchaâboun, «les fonds existants ne couvrent pas tous les segments du marché».
Aussi, pas tous les secteurs sont couverts. «Il n'y a pas de spécialisation dans ces secteurs, c'est pourquoi, parmi les 17 sociétés de gestion présélectionnées, 7 sont spécialisées dans des domaines précis : 3 dans l'industrie, 2 dans l'hôtellerie, 1 fonds pour l'agriculture, et un fonds pour le transport et la logistique», a-t-il précisé. Ces 17 sociétés qui doivent avoir des équipes basées au Maroc, gagneront progressivement en expertise et pourront s'exporter sur le continent. Benchaâboun a rappelé que l'industrie du Private equity améliore la gouvernance, ce qui faciliterait également les «Exits» de ces sociétés de gestion via des introductions en Bourse, animant ainsi le marché des capitaux. «Ce mécanisme est une pépinière pour le marché des capitaux», a-t-il résumé.
Pour les entreprises qui ne sont pas suffisamment prêtes à accueillir des capitaux-investisseurs, le fonds, en partenariat avec Tamwilcom, a mis en place un produit de dette subordonnée qui sera dévoilé prochainement. Ce produit de quasi-capital, une sorte de dette mezzanine, permet de renforcer le haut de bilan et donc de rendre les entreprises éligibles au financement des projets d'investissement. Doté de 4 milliards de dirhams, ce produit interviendra jusqu'à un tiers du financement en complément du système bancaire. Dernière nouveauté annoncée par l'ex-ministre de l'Economie et des Finances : un processus équivalent à celui destiné aux entreprises sera mis en place pour le segment des startups. Mohamed Benchaâboun promet qu'un processus sera lancé d'ici fin mars.