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Bourse: quels drivers pour 2022 ?

Bourse: quels drivers pour 2022 ?

La reprise de l’activité économique et le contexte de taux bas sont les principaux catalyseurs du marché actions en 2022.

La capacité bénéficiaire des entreprises est tributaire des tensions inflationnistes et des difficultés d’approvisionnement.

 

Par Y. Seddik

Capter une performance similaire à celle de 2021 sera une mission quasiimpossible pour les investisseurs en Bourse cette année. Le contexte n’est pas le même et les catalyseurs non plus. Pourtant, la Bourse de Casablanca effectue un démarrage en fanfare en ce début d’année.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, le Masi affiche 3,21% de performance au compteur. Dans quel environnement évoluera le marché actions en 2022 et quels en seront les drivers ? Avec la crise sanitaire en toile de fond, plusieurs éléments vont driver la croissance en Bourse cette année. Il s’agit, selon les stratégistes de BMCE Capital Global Research, de la reprise de la croissance économique, la capacité bénéficiaire des entreprises cotées, l’arbitrage actions/ taux et, dans une moindre mesure, le nouveau modèle de développement. «Pour 2022, nous escomptons une poursuite de la reprise du marché boursier qui devrait principalement profiter d’un arbitrage au profit du marché actions dans un contexte de taux favorable, et ce en raison du probable maintien du taux directeur à un niveau bas. Et de la reprise attendue de l’activité économique qui demeure néanmoins tributaire de l’éradication de la pandémie».

Selon plusieurs institutions nationales et internationales, la croissance économique devrait ralentir à 3,2% en 2022. Pour BKGR, elle sera boostée par l'opérationnalisation du fonds Mohammed VI pour l’investissement, alors que la poursuite de la hausse des matières premières et des hydrocarbures devrait impacter la balance commerciale et l’inflation. L’autre source d’inquiétude relevée par le bureau de recherche a trait à la contribution de la valeur ajoutée agricole, qui dépend de la pluviométrie qui s’annonce en deçà d’une saison normale. Ainsi, l'atterrissage de la croissance économique en 2022, induit par une décélération de la demande interne, pourrait avoir comme implication une inflexion du rythme de croissance de la capacité bénéficiaire des sociétés cotées.

Justement, pour 2022, les analystes tablent sur une hausse de 11,4% de la capacité bénéficiaire des entreprises à 28,6 milliards de DH. Ceci grâce principalement à l’amélioration du coût du risque des banques, la relance de l'activité de construction et au redressement des flux du trafic portuaire. Les éléments qui pourront toutefois peser sur la profitabilité des sociétés cotées sont une poursuite de la hausse du coût des intrants et des matières premières, des difficultés d'approvisionnement, surtout pour la filière distribution automobile, et une possible reconduction de la fermeture des frontières.

Mais, de façon générale, il faut dire que les entreprises cotées auront plus de mal à dépasser les attentes comme ce fut le cas en 2021, du moins à court terme. En fait, il faut s’attendre à une plus grande dispersion de la performance des actions tout au long de l’année, un contexte qui pourrait créer des opportunités pour les investisseurs actifs. La poursuite du pari sur la réouverture, sur fond de maintien d’une croissance du PIB supérieure à la moyenne, présente aussi des opportunités de surperformance cyclique, notamment au premier semestre, mais il y aura là aussi des gagnants et des perdants.

Avantage actions

Jusqu'à maintenant, l’arbitrage demeure toujours favorable aux actions, en particulier pour les institutionnels. Des risques de remontée des taux au deuxième semestre 2022 planent en revanche. Ils pourraient notamment provenir des pressions budgétaires, de la hausse des taux en vue à l’international qui pourrait renchérir le coût de l’endettement à l’international, ou encore de la hausse des spreads escomptée sur les pays émergents et en développement. Ce qui pourrait par conséquent réduire l’appétence des investisseurs pour l’action. «A défaut d’une meilleure visibilité sur l’évolution de la situation sanitaire à venir et sur l'ampleur du spectre inflationniste pouvant induire une remontée des taux, le profil des valeurs de croissance peut être risqué en 2022», analyse BKGR. Il faut privilégier, selon le bureau de recherche, des valeurs ayant un profil de résilience, à savoir les bancaires et les valeurs de service de base (agro, électricité, concession...). 

 

 

 

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