Les volumes n’accompagnent pas le mouvement de rebond initié cette semaine.
Certains émetteurs ont baissé leur dividende, d’autres ont choisi la rétention.
Par : Youssef Seddik
La volatilité reste exacerbée sur les actions, qui ont tenté cette semaine de reprendre leur souffle à l'aide de mesures exceptionnelles prises de concert par le gouvernement et les institutions monétaires. La Bourse de Casablanca a ainsi connu 4 séances consécutives de rebond, enregistrant 13,21% de gain pour revenir à 10.168 points (mardi 24 mars).
Pour l’heure, l’hémorragie semble s’arrêter. Si l'appétit des acheteurs était palpable depuis jeudi dernier à l'approche des plus bas de 2016 à 8.800 points, force est de constater que le rebond actuel de la Bourse manque cruellement de carburant : les volumes. Les investisseurs, piégés par la baisse rapide des cours depuis 4 semaines, doivent toutefois freiner leur enthousiasme malgré le retour de l'indice au-dessus des 10.000 points.
La hausse est en effet accompagnée par une très faible volumétrie. Il y a deux semaines, les dégagements étaient de 390 MDH en moyenne quotidienne. La semaine dernière, où le Masi a abandonné plus de 8%, le volume quotidien moyen était là aussi de 300 MDH.
Achats opportunistes
Les brokers évoquent des achats opportunistes de la part des institutionnels qui ont profité d'une forte disponibilité du papier à des niveaux intéressants pour revenir à l'achat. Mais depuis, une bonne partie de la hausse est expliquée par des soutiens au cours et non de véritables intentions acheteuses, ce qui limite la force du rebond.
Les flux acheteurs apparus jeudi dernier se sont fait sur des niveaux connus par les chartistes. «Le Masi a trouvé support aux alentours du niveau des 9.000 pts, correspondant au retracement Fibonacci à 50% de l’amplitude maximale historique du Masi depuis 20 ans», rappelle Valoris Securities.
Deux questions à se poser maintenant : quelle est la solidité de ce niveau de support et jusqu'où peut aller le rebond ? «Sur le plan des indicateurs techniques, le RSI du Masi, en mensuel, est actuellement en zone de survente (en dessous de 30). Ce niveau n’a été touché par le Masi qu’une seule fois lors des 15 dernières années (en 2013), témoignant ainsi d’une forte exagération de la récente baisse», lit-on dans une note du broker.
«L’atteinte de ce niveau devrait permettre d’anticiper, en théorie, un fort retour des achats lors des prochaines séances, qui sera confirmé par une hausse de la volumétrie durant les prochaines semaines», poursuit-il. Et c'est justement cette absence de volumes qui fait grincer des dents.
C'est donc le retour des volumes qui mettra tout le monde d'accord. Car comme le dit si bien l'adage, une hausse sans volumes est un oiseau sans plumes.
Alerte sur les dividendes !
Pour différentes raisons, certains émetteurs ont soit baissé leur niveau de dividendes, soit ont décidé de ne pas en distribuer cette année. Chose qui a perturbé les investisseurs soucieux du rendement. Managem, qui sort d’une année difficile, et sa filiale SMI ont décidé de ne pas rétribuer les actionnaires cette année.
Le marché a vite sanctionné cette décision par une baisse de 4% sur chacune des valeurs. CMT, qui a vu ses bénéfices se dégrader en 2019, a baissé son dividende à 60 DH/ action (contre 170 DH /action en 2018). BMCI, elle, a renoncé à la distribution d'un dividende exceptionnel (38 DH/ action) pour contribuer au fonds contre le Covid-19.