La semaine dernière, nous vous avions présenté le classement des 10 meilleures performances d'OPCVM sur une durée de 2 ans, telles que calculées par l'Association des professionnels de la gestion d'actifs. Des performances alléchantes qui dépassent 20% sur la période. Mais comment procéder pour faire un choix judicieux d'OPCVM dans son portefeuille ? Dix questions à se poser (1ère partie).
Premièrement, il faut se poser des questions d'ordre personnel. Il faut clairement identifier le montant de l'épargne qu'on est prêt à mobiliser, ou plutôt à immobiliser, en considérant qu'un placement rentable porte souvent sur plusieurs mois, voire plusieurs années. D'où la deuxième question : pour combien de temps ? La réponse à ces deux premières questions est primordiale, car il est préférable de céder ses parts par conviction plutôt que de s'en départir dans la précipitation. Ensuite, il faut identifier son univers de placement : dans quoi investir ? Pour un épargnant marocain, le choix peut se porter sur des OPCVM actions, obligations longues ou courtes, monétaires, contractuels, dédiés ou spécialisés. Le choix peut se porter sur une seule classe d'actifs ou sur plusieurs, selon les conditions des flux monétaires sur les marchés des capitaux.
Il y a des périodes, comme la période actuelle par exemple, où il y a un transfert de liquidités vers la classe actions au détriment des autres. Il y a trois ans, l'industrie de la gestion d'actif désertait les actions au profit des obligations. Si vous ne maîtrisez pas ce principe de vases communicants, votre courtier en Bourse ou votre société de gestion peut vous éclairer. Posez la question, puis constatez si vous êtes convaincu ou pas de sa proposition. Vous pouvez vous aider en regardant les montants des souscriptions récentes sur le site du CDVM pour voir où va l'argent de la masse. Encore une fois, une diversification, ne serait-ce que légère entre les différentes classes, inhiberait, en partie, les risques de perte.
Combien j'ai d'argent ? Combien de temps vais-je l'immobiliser ? Où est-ce que je vais l'immobiliser ? Après avoir répondu à ces trois questions d'ordre stratégique, viennent les questions tactiques. «Comment vais-je investir ?» est la première de ces questions. Faut-il tout investir d'un coup ou acheter des parts progressivement ? La progressivité a l'inconvénient d'augmenter les frais de transaction (un déplacement pour une souscription manuelle donne lieu à frais de transaction). Quand on sait que la volatilité des fonds est inférieure à celle des actifs sous-jacents, autant investir d'un coup. Justement, les frais de transactions font partie des éléments tactiques qu'il faut prendre en compte ; ils risquent de faire évoluer la réponse à la deuxième question : pendant combien de temps vais-je placer mon argent ? Explications.
Quasiment tous les fonds ont ce qu'on appelle des droits d'entrée et des droits de sortie. Pour certains d'entre eux, l'entrée ou la sortie est gratuite. Mais pour d'autres, ces frais peuvent monter jusqu'à 3%, à l'entrée, et 3% à la sortie. Cette double commission constitue d'emblée un frein à la sortie, car il faudra d'abord rentabiliser les commissions. Si l'on prend l'exemple d'un fonds obligataire qui gagne 2,5% depuis le début de l'année, et dont vous avez acheté des parts le 1er janvier 2015, trois mois plus tard, vous n'êtes pas encore à votre point mort s'il applique ce commissionnement de 3%. Pour les sociétés de gestion, ce n'est pas un handicap commercial, car généralement celles qui appliquent des commissions élevées par rapport à la concurrence reposent sur un noyau d'investisseurs institutionnels engagés sur le long terme. Donc, pour les OPCVM ouverts au grand public, ces commissions sont généralement abordables.
Voilà pour les cinq premières questions à se poser avant de sélectionner un OPCVM. Le club des 10 de la semaine prochaine détaillera les cinq autres questions tactiques à se poser pour optimiser son choix.
Hlimi Adil