Le PLF 2022 fait quelque part l’impasse sur les entreprises innovantes et les start-up.
Par M. Diao
La prépondérance de l’économie du savoir est un fait indéniable dans les grandes économies. Durant la dernière décennie, les gouvernements qui se sont succédé au Maroc ont déployé des efforts non moins importants afin de promouvoir l’innovation, les porteurs de projets innovants ainsi que les start-up. La mise en place du Fonds Innov Invest et le programme Intelaka sont des exemples significatifs sans lesquels l’écosystème entrepreneurial ne serait pas celui que l’on connaît aujourd’hui.
Autre disposition-phare à rappeler : il s’agit de la Loi de Finances 2018 qui a accordé d’importantes réductions d’impôts aux contribuables, personnes physiques ou morales désireuses de prendre des participations dans le capital des start-up. Grâce à la LF 2018, les prises de participation dans le capital d’une start-up sont défiscalisées, dans la limite d’un plafond de 200.000 DH. D’ailleurs, on se rappelle que la CGEM avait proposé à l’époque de porter ce montant à 1 million de DH.
Au-delà de cette rétrospective, il est assez surprenant de constater que le PLF 2022, élaboré par le gouvernement Akhannouch, fait quelque part l’impasse sur les entreprises innovantes et les start-up, tout en passant sous silence un ensemble de mécanismes financiers (financement participatif, Business angel, Private equity), censés renforcer le stock des startup, susceptibles de devenir demain des champions nationaux et régionaux.
Or, il convient de mentionner que le rapport sur le nouveau modèle de développement ne manque pas de rappeler en substance que le Maroc doit placer la formation du capital humain et la R&D et l’innovation au rang de ses priorités de développement, et d’accélérer sa mise à niveau en termes d’infrastructures technologiques.
C’est un truisme de rappeler que l’innovation, au pic de la pandémie au Maroc, a été portée essentiellement par les start-up et les entreprises technologiques. Ce qui légitime de la part du gouvernement la mise en place de fortes mesures allant dans le sens de leur soutien. Au final, espérons que des amendements en faveur des startup seront introduits dans le PLF 2022.
Paroles de pro : Ahmed Elazraq, CEO de l’entreprise technologique GTEL
«Le PLF 2022 fait fi de notre secteur puisqu’il n’existe aucune disposition favorable au secteur des IT. Ceci dit, le gouvernement pourrait se prévaloir de quelques circonstances atténuantes. En effet, l’équipe gouvernementale a eu peu de temps pour élaborer le PLF 2022. Il ne faut pas perdre espoir, puisque le PLF est susceptible d’être amendé et pourquoi pas comporter par la suite des dispositions profitables aux start-up et aux entreprises technologiques. Par ailleurs, il est important de rappeler que les gouvernements de ces dernières années ont mis en place très peu de mesures spécifiques au secteur des IT. Une branche qui a ses propres spécificités. Je pense que la création du nouveau ministère délégué chargé de la Transition numérique et de la Réforme administrative doit s’accompagner d’une stratégie claire et gagnante pour tout l’écosystème des IT».