L’usine de Sonasid de Jorf Lasfar
- Sonasid table sur la montée du marché local, tout en investissant de nouveaux débouchés à l’international.
- Le sidérurgiste prévoit d’être 100% recycling d’ici fin 2018.
Sonasid a récemment convié la presse nationale à une visite guidée de son site de production à Jorf Lasfar. L’occasion pour le sidérurgiste de mettre en valeur ses réalisations industrielles et ses projets structurants nouvellement lancés, de communiquer sur la conjoncture du secteur, mais aussi de mettre l’accent sur l’approche «verte» de l’entreprise, destinée à limiter les effets néfastes de l’activité industrielle sur son environnement.
«Sonasid a enclenché une ambitieuse dynamique pour atteindre ses objectifs. Cela lui permet de déployer son plan stratégique en toute sérénité, visant à optimiser les coûts de transformation et tous les projets de développement du couple produit-marché et la proximité client», affirme Abdelilah Fadli, Directeur général adjoint de Sonasid.
En vue de réagir aux impératifs du marché, l’entreprise a identifié plusieurs enjeux auxquels elle doit répondre avec célérité et efficacité. Elle ambitionne de diversifier ses produits mais aussi ses débouchés.
Ainsi, au niveau commercial, l’entreprise table essentiellement sur le marché local comme principal levier. Sonasid a ainsi présenté l’écosystème qu’elle a déployé pour le traitement de la ferraille.
«Le prix de la ferraille représente une part importante dans le coût de revient de nos produits. Notre site prépare ces produits afin de tirer le maximum de valeur dans la suite des opérations», précise Fadli.
S’agissant de l’approvisionnement en ferraille, le sidérurgiste précise que c’est un métier qui nécessite un savoir-faire et des techniques qui lui sont propres en matière de traitement et de recyclage. «Nous sommes à un bon niveau de collecte, puisque nous satisfaisons près de 50% de nos besoins localement. Plus le pays est industrialisé plus ce niveau va augmenter. Il y a des perspectives de développement importantes pour le secteur de l’acier, car le citoyen marocain consomme en moyenne 50 kg d’acier par an alors que dans les pays industrialisés, on passe à 200 kg, 300 voire 400 kg par habitant», indique le DGA de Sonasid.
Export et protectionnisme
Le développement de l'export fait aussi partie des priorités du groupe industriel. Le sidérurgiste serait en prospection en Amérique latine et en Afrique subsaharienne, après des expériences réussies aux Etats-Unis ou encore en Algérie. Ce sont des niches de développement prometteuses, même si la concurrence y est acharnée.
A une question de Finances News Hebdo sur la montée du protectionnisme dans le monde et surtout aux Etats-Unis, le management de Sonasid estime que le phénomène peut servir d’exemple au Maroc pour instaurer des mesures de sauvegarde.
«Tous les pays se protègent actuellement, et il n’y a qu’à voir ce qui se passe dans le bassin méditerranéen. L’Algérie qui importait 3 millions de tonnes de béton annuellement, a arrêté les achats de l’étranger. L’année dernière, elle a réduit à 800.000 tonnes seulement et cette année c’est zéro importation. L’Egypte fait de même. La Turquie est en investigation pour fermer son marché et l’Union européenne pareil. Il faut préciser que Sonasid n’est pas pénalisée par les 25% de droit d’importation appliqué par les Etats-Unis. Cette taxe est compensée par l’augmentation du prix du marché local», affirme Saïd Aït Ammi Brahim, directeur Business et développement chez Sonasid.
La norme 50001 dans le viseur
Le sidérurgiste mise enfin sur la qualité pour se démarquer de ses concurrents. L’entreprise cumule les certifications : ISO 9001 version 2015, ISO 14001 et ISO 18001.
Sonasid travaille actuellement sur un projet pour être certifiée 50001, une norme ayant trait à l’efficacité énergétique. «Il y a très peu de sidérurgistes dans le monde qui possèdent cette norme de qualité», souligne le management de la société.
Pour le site de Nador, l’entreprise a annoncé qu’elle produit 650.000 tonnes/an de rond à béton et de fil machine. Elle mène une politique ambitieuse de modernisation et de développement technologique de cet outil industriel. Une stratégie qui lui permet de maintenir sa position de leader et de continuer à satisfaire le marché local aux meilleures conditions. ■
Valorisation des déchets industriels
Depuis 2014, Sonasid joue un rôle important dans la mise en oeuvre du programme national de renouvellement des grands taxis. En effet, plus de 30.000 taxis ont été dépollués, broyés, fondus et transformés en rond à béton et fil machine dans l’usine de Jorf Lasfar.
Sonasid se positionne ainsi au centre d’un écosystème de parties prenantes dédiées au recyclage et à la valorisation des déchets industriels et prévoit d’être 100% recycling à fin 2018.
L’entreprise déploie d’intenses efforts pour produire son acier à moindre coût énergétique et sans impact négatif sur l'environnement. Une démarche pleinement inscrite dans l'actualité du développement durable et qui reflète la volonté d'innovation du sidérurgiste.
Par C.J