A l’heure où certaines voix se lèvent pour alerter sur les risques d’une contraction de la croissance en raison d’une pluviométrie moins favorable que l’année dernière, les entreprises évoluant dans le domaine des TIC affichent pour l’année qui commence une sérénité pour le moins déconcertante.
«Par rapport à notre activité, il y a de fortes chances que 2018, soit une très bonne année. Le paiement mobile qui devrait être lancé prochainement grâce aux efforts de l’Agence nationale de régulation des télécommunications (Anrt) et Bank-Al-Maghrib (BAM), ainsi que le déploiement massif de la fibre optique de la part des opérateurs sont autant de chantiers susceptibles de constituer des relais de croissance pour les TPE/PME technologiques», confie Ahmed Elazraq, patron de la société Gtel, spécialisée dans les télécoms, qui a étendu ses activités en Afrique de l’Ouest.
Notons que le paiement mobile d’ores et déjà plébiscité en Afrique constituera une révolution au Maroc. En effet, il sera utilisé par une kyrielle d’acteurs financiers (banques, assurances, etc.) et non financiers (opérateurs télécoms, entreprises structurées, etc.).
«Les trois opérateurs de télécoms ont décidé de passer à la vitesse supérieure en matière de fibre optique, la vedette en 2018», assure l’entrepreneur technologique.
A coté des grands chantiers susmentionnés, certains chefs d’entreprise de TPE-PME estiment que le tissu entrepreneurial national doit davantage tirer profit de l’engouement ascensionnel des investisseurs étrangers pour le Maroc. Toujours sous l’angle des IDE, l’autre facteur exogène favorable au pays est l’instabilité politique et sécuritaire de certains pays du Golfe enclins à investir dans le Royaume. En définitive, l’Etat pourrait aider les TPE et PME à transformer l’essai en déployant des efforts supplémentaires afin de vendre le grand potentiel du tissu entrepreneurial national auprès des investisseurs étrangers. ■
Paroles de pro : Ahmed Elazraq, patron de la société Gtel, spécialisée dans les télécoms
«Même si comme cela a été évoqué plus haut, un vent favorable devrait souffler sur la branche des TIC eu égard à deux chantiers structurants (démarrage du paiement mobile et déploiement massif de la fibre optique), l’Etat doit davantage jouer son rôle de facilitateur et de trait d’union entre les investisseurs étrangers et les TPE-PME à fort potentiel de développement et de croissance. A mon sens, l’Etat et les organismes publics constituent les interlocuteurs idoines face aux investisseurs en quête de vision globale sur la situation économique, politique et sociale du pays. Outre l’impératif de défendre les intérêts de leurs adhérents, les associations professionnelles (Astec, CGEM, etc.) peuvent jouer un grand rôle en la matière. A ce niveau, le seul bémol est qu’au sein de certaines associations professionnelles, la défense des intérêts personnels prend quelque fois le pas sur l’intérêt collectif et général. Cette situation est préjudiciable au tissu entrepreneurial et écorne la crédibilité et l’image des organisations précitées». ■
M. Diao