Zlecaf : une opportunité pour décloisonner nos économies

Zlecaf : une opportunité pour décloisonner nos économies

Afin de soutenir cette ambition, il faut renforcer les infrastructures, améliorer les capacités de transformation numérique et promouvoir une culture d'entrepreneuriat inclusif.

 

Par Désy M.

Alors que le continent africain cherche à renforcer ses échanges internes et à relever les défis d’une intégration économique encore inachevée, le Maroc s’affirme comme un pilier essentiel de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). En accueillant la première édition du Business Forum Zlecaf, il confirme ses ambitions de jouer un rôle de leader dans la construction d’un espace économique panafricain.

Sous le thème «Commerce intrafricain : perspectives et opportunités», cet évènement, organisé par le ministère de l’Industrie et du Commerce et l’Association marocaine des exportateurs (Asmex), a rassemblé les acteurs économiques et politiques du continent. En mettant en lumière les obstacles concrets auxquels font face les opérateurs économiques, cette rencontre a permis de formuler des recommandations pour accélérer la mise en œuvre de l’accord et faciliter les échanges qui, selon le FMI, demeurent encore faibles. A ce jour, les échanges totaux du continent ne représentent que 15% comparés à 58% pour l’Asie et 67% pour l’Europe.

Des défis majeurs pour un potentiel colossal

La Zlecaf, plus vaste zone de libreéchange au monde en nombre de pays, évoque un défi inédit pour les nations africaines, appelées à harmoniser leurs politiques commerciales et à surmonter de nombreux obstacles logistiques. Depuis sa mise en vigueur en 2021, la Zlecaf progresse par étapes, et le continent s’efforce de créer un environnement propice aux échanges interrégionaux qui pourraient transformer la trajectoire économique de l’Afrique. Pour le Maroc, cet accord offre une occasion unique de diversifier ses exportations au-delà de ses principaux partenaires européens et de consolider ses relations avec les autres nations africaines.

«L'intégration régionale n'est pas seulement une vision économique, mais une nécessité stratégique pour un développement durable et inclusif», a affirmé Omar Hjira, secrétaire d'État chargé du Commerce extérieur, lors de l’ouverture du forum à Casablanca. Selon lui, la création du Comité national pour l'accord de libre-échange et l'élaboration d'une stratégie nationale illustrent la détermination marocaine à s'impliquer activement dans le projet continental. Comme recommandations, Hassan Sentissi El Idrissi, président de l'Asmex, a souligné l’importance de bâtir un écosystème d’investissements adapté aux besoins continentaux.

«Au-delà de la création d’entreprises, il s’agit de structurer des chaînes de valeur intégrées qui renforcent la résilience économique de nos pays», a-t-il déclaré, appelant à une approche collaborative pour optimiser la chaîne logistique africaine et promouvoir des pratiques durables. Le secrétaire général de la Zlecaf, Wamkele Mene, présent lors du forum, a dressé un tableau optimiste des avancées de l’accord. Avec déjà 48 États membres signataires, la Zlecaf ambitionne de libérer le potentiel africain en favorisant l'industrialisation, la diversification économique et l'innovation. «Le Maroc peut tirer profit de la Zlecaf pour transformer son économie, tout en inspirant d'autres pays à travers ses réussites dans les énergies renouvelables», a-t-il souligné.

Selon Mene, l'Afrique attire de plus en plus d'investissements dans des secteurs stratégiques comme les infrastructures, l’énergie et l’agriculture, avec la Zlecaf qui se révèle être un puissant levier d’attractivité pour les capitaux étrangers. Des initiatives telles que le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) facilitent aujourd’hui les transactions intraafricaines et répondent aux défis d'une fragmentation monétaire persistante. Pour que cette intégration prenne tout son sens, il a insisté sur le rôle crucial du secteur privé et des jeunes entrepreneurs.

«L’avenir de l’Afrique passe par une génération entreprenante et innovante. Nous devons encourager les jeunes et les femmes à participer activement à la construction d’un continent résilient», a-til affirmé. Afin de soutenir cette ambition, il propose de renforcer les infrastructures, d’améliorer les capacités de transformation numérique et de promouvoir une culture d'entrepreneuriat inclusif. La tenue du Business Forum Zlecaf à Casablanca et les échanges constructifs qui y ont eu lieu, marquent une étape importante vers une Afrique mieux intégrée et plus compétitive, où chaque nation pourra pleinement exploiter son potentiel dans le cadre d'une vision commune de développement et de coopération.

 

 

 

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