Valorisation des ressources hydriques: «Nous devons réussir une révolution dans le secteur de l’eau»

Valorisation des ressources hydriques: «Nous devons réussir une révolution dans le secteur de l’eau»

Le département de l’Industrie est pleinement mobilisé pour apporter des solutions innovantes à la problématique de l’eau.

Des programmes sont lancés pour accompagner les entreprises industrielles.

Entretien avec Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce.

 

Propos recueillis par C. Jaidani

Finances News Hebdo : Quel regard porte votre département sur le secteur de l’eau qui passe par une conjoncture compliquée ?

Ryad Mezzour : Ce symposium revêt une importance particulière, car il est organisé dans une période où le Maroc connaît l’un des déficits les plus importants en matière de pluviométrie. Il existe une réelle pression sur les ressources hydriques. C’est une problématique qui interpelle tout le monde. De ce fait, tous les citoyens doivent être responsabilisés. C’est lors des moments de crise qu’il faut redoubler d’effort pour trouver des issues favorables. Mais, tout d’abord, il faut diagnostiquer correctement la situation. Le département de l’Industrie ainsi que les autres ministères et organismes publics concernés sont pleinement mobilisés pour apporter des solutions aux besoins de la population et des opérateurs. Pour faire face à la rareté de l’eau, ces solutions doivent capitaliser sur l’innovation pour assurer une mobilisation et une utilisation efficiente de l’eau. Par conséquent, il faut développer les domaines du dessalement de l’eau de mer et le recyclage des eaux usées. Il est essentiel aussi de lutter contre la pollution des ressources hydriques.

 

F.N.H. : Vous êtes un grand défenseur du «made in Morroco». Peuton réussir la souveraineté nationale dans ce domaine ?

R. M. : Notre département mobilise tous les moyens humains et matériels dont il dispose pour réussir ce challenge. Nous voulons développer notre propre expertise et être moins dépendants de l’étranger. Nous voulons concevoir des dispositifs compétitifs et efficaces pour atteindre les objectifs escomptés dans ce créneau. Nous voulons en quelque sorte réussir une révolution dans ce domaine. Le savoir-faire acquis nous permettra de faire face à cette problématique, et nous pourrons le mettre à la disposition des pays partenaires. Les compétences marocaines, les produits et les techniques développés vont créer de la valeur ajoutée, des emplois et avoir des effets d’entraînement sur plusieurs domaines et, par ricochet, concrétiser notre souveraineté nationale dans le secteur de l’eau afin de réduire notre dépendance de l’étranger. Nous avons adopté un ensemble de programmes pour accompagner et superviser les entreprises industrielles concernées.

 

F.N.H. : Quelle est votre appréciation du partenariat public-privé dans ce domaine ?

R. M. : Le partenariat public-privé est un système innovant de financement des infrastructures. Le secteur privé lance des projets avec un engagement ou une participation de l’Etat soit à l’investissement, soit en tant qu’acheteur ou garant. Cela peut concerner l’achat des ressources comme l’eau ou l’électricité. Au niveau du département de l’Industrie, nous avons une mission aussi pour accompagner le développement de la mobilisation et de la gestion responsable de l’eau. Cette mission se traduit d’abord par la réduction de la pollution industrielle à travers une action sur le transfert de certaines industries polluantes qui peuvent avoir un impact sur la nappe phréatique, sur les rivières ou les oueds, et le rassemblement dans les zones industrielles où il y a tous les équipements pour le traitement de l’eau. Notre deuxième volet d’action concerne cette fois les entreprises elles-mêmes, pour qu’elles déploient une gestion hydrique plus responsable afin de réduire leur consommation et pour qu’elles soient moins polluantes, selon le programme «Tatwir croissance verte». Le troisième volet a trait à la mise en place d’un écosystème de dessalement et de purification de l’eau à travers une intégration de l’industrie et de l’innovation marocaine, parce qu’il y a des opportunités à saisir non seulement pour répondre à nos besoins propres en matière de souveraineté industrielle, mais aussi pour pouvoir proposer des solutions à la région, voire le monde en profitant de cette opportunité pour créer des emplois. 

 

 

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