Les disponibilités en intrants sont suffisantes pour répondre à tous les besoins.
Le retard des pluies risque de peser sur le début des travaux d’emblavement.
Par C. Jaidani
Le monde rural attend le démarrage de la campagne agricole, dont le coup d’envoi devrait être donné les jours à venir par Mohamed Sadiki, le nouveau ministre de l’Agriculture. Les préparatifs s’accélèrent aussi bien du côté des autorités concernées que des agriculteurs. Les résultats exceptionnels de la saison passée, avec une récolte de plus de 102 millions de quintaux, sont un atout de taille. Ce rendement supérieur à la normale a permis aux exploitants d’améliorer leur revenu et leur trésorerie pour entamer les travaux dans de bonnes conditions.
«Le comportement favorable de la dernière campagne agricole et l’arrivée précoce des pluies sont un gage et un stimulateur pour les exploitants. Le nombre de terres emblavées sera supérieure à la moyenne des dernières années, pourvu que la saison soit pluvieuse et que l’apport en eau soit bien réparti dans l’espace et dans le temps», souligne Abderrahim Mouhajir, ingénieur agronome.
«Actuellement, on enregistre un retard des pluies et la météo nationale n’annonce pas d’intempéries dans les prochains jours. Un certain attentisme règne du côté des exploitants, bien qu’il soit encore tôt pour s’inquiéter. Toutefois, il faut noter que cela a un effet sur le démarrage de la saison. Si la campagne commence tardivement, le niveau d’emblavement des terres ne sera pas total et les cultures seront impactées par la baisse de la température au cours des mois de novembre, décembre et janvier. La germination des semences et la poussée des plantes prendront plus de temps», explique Mouhajir.
Au niveau des intrants, le marché se présente sous de bons auspices contrairement à l’année dernière où il a enregistré des ruptures de stock pour certaines variétés de semences certifiées. Il faut dire que le département de tutelle fournit beaucoup d’effort pour les rendre accessibles à des prix compétitifs, surtout pour les semences certifiées. En effet, plus de 2 millions de quintaux de semences certifiées sont disponibles sur le marché. 500.000 tonnes d’engrais devraient être commercialisées.
Le ministère assure que les prix sont stables et qu’un encadrement technique est déployé pour permettre une utilisation rationnelle de ces produits. Concernant les périmètres irrigués, la situation est mitigée. Au 11 octobre 2021, le cumul des réserves des barrages atteint 6,05 milliards de m3, soit un taux de remplissage de 37,5% contre 37,3% au cours de la même période de l’année dernière.
Toutefois, il est utile de préciser que le niveau des retenues en eau diffère nettement d’une région à l’autre. La plupart des barrages au nord du pays présentent un taux de stockage de plus de 50%, alors que ceux du sud sont à moins de 20%. Cela ne donne pas assez de visibilité pour les périmètres irrigués des régions du Haouz, Tadla, Doukkaka, Souss, Tafilalet ou Ouarzazate.
En chiffres, le barrage Al Massira, le deuxième du Royaume en volume et qui alimente le périmètre des Doukkala, frôle le tarissement avec un taux de remplissage ne dépassant pas 9%. Bin El Ouidane, le troisième du Royaume, qui dessert la région de Tadla, enregistre 17,8%. Le barrage Abdelmoumen, qui fournit de l’eau à la région du Souss, n’est qu’à 8,9% de sa capacité.