Plus de 3 millions de MRE attendus lors de la prochaine période estivale.
L’immobilier, le tourisme et l’événementiel, principales activités bénéficiaires.
Par C. J
La prochaine période estivale sera marquée par le retour des MRE. L’opération Marhaba 2022 s’annonce prometteuse. Elle devrait enregistrer un niveau record, et ce malgré la crise économique et la hausse du coût du transport. Plus de 3 millions de nos concitoyens de l’étranger sont attendus pour regagner la mère-patrie et retrouver leurs proches et amis. Tout laisse présager que les restrictions sanitaires seront entièrement levées d’ici cette date.
Le rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Espagne est le prélude à un retour à la normale pour les dessertes maritimes entre les deux pays. Le nombre de véhicules transitant par les ports des deux pays devrait atteindre 600.000. Il faut noter que les MRE sont des acteurs économiques incontournables. Générateurs de devises pour le pays, leurs transferts ont atteint un niveau record en 2021 se chiffrant à 93,3 milliards de DH contre 68,18 milliards de DH en 2020, soit un bond de près de 37%.
Outre les transferts d’argent, les MRE sont également connus comme investisseurs dans plusieurs secteurs d’activité. Parmi leurs domaines préférés figure l’immobilier, et ce pour toute la gamme de produits (économique, résidentiel, balnéaire, locaux de commerce…). Les professionnels du secteur tablent sur Marhaba 2022 pour donner une certaine impulsion aux transactions.
«Avant la pandémie, l’immobilier connaissait un marasme qui s’est accentué avec la crise sanitaire et économique. Avec la reprise, les opérateurs espéraient une relance des transactions, mais la conjoncture économique demeure morose à cause de la guerre en Ukraine, des tensions inflationnistes, sans oublier les effets de la sécheresse. Le retour des MRE sera une bouffée d’oxygène pour le secteur. Cela permettra d’écouler un peu l’important stock qui existe actuellement», souligne Mohamed Lahlou, président fondateur de l’Association marocaine des agents immobiliers (AMAI).
«Sous l’effet de la baisse de la demande et du renchérissement des matériaux de construction, plusieurs promoteurs n’ont pas jugé opportun de lancer de nouveaux projets. Le manque de visibilité les a poussés à l’arrêt des chantiers. Après deux ans d’une quasi absence du Maroc, les MRE seront toujours séduits par des investissements immobiliers qui restent le créneau le plus sûr et le plus intéressant pour leurs placements», poursuit-il. Le retour de nos concitoyens devrait aussi apporter un nouveau souffle pour le tourisme qui a énormément souffert de la pandémie.
Toutes les projections estiment cependant que le secteur ne pourra retrouver son niveau d’avant-pandémie dans le court terme. Les perturbations du transport aérien, les tensions géostratégiques dans le monde, la forte concurrence des autres pays méditerranéens sont autant de facteurs qui devront impacter la relance de l’activité. Les touristes nationaux et les MRE restent un atout de taille pour sauver la saison.
«Même avec la levée totale des restrictions sanitaires partout dans le monde, le tourisme ne peut retrouver ses performances d’avant la pandémie dans les mois à venir. Il faut du temps pour que la chaîne de valeur atteigne sa vitesse de croisière. Pour des raisons logistiques, de visibilité et d’organisation, les toursopérateurs sont incapables de retrouver le rythme d’activité normale. Le retour des MRE sera cependant bénéfique pour l’activité», souligne Driss Chraibi, opérateur touristique à Marrakech.
Le secteur de l’événementiel devrait lui aussi tirer profiter du retour des MRE. L’activité, qui était elle aussi pénalisée par la crise sanitaire, commence à retrouver progressivement des couleurs. Fortement attachée aux coutumes et traditions, la diaspora marocaine tient à célébrer comme il se doit les différentes festivités (mariages, circoncisions, fiançailles…) dans un environnement typiquement marocain.