Suite à l’étude de l’Office des changes sur le potentiel de substitution des importations dans le secteur des matériaux de construction, le ministère de l’Industrie et du Commerce a déjà identifié une dizaine de projets qui dégageraient un chiffre d’affaires de 1,4 milliard de DH sur les 12 milliards de substitution possibles à moyen, long terme.
De quelles filières relèvent-ils ? Quels sont leurs atouts ? De quels appuis de l’Etat pourront-ils bénéficier ? Les détails
Par A. Diouf
Le Made in Morocco a de beaux jours dans la filière des matériaux de construction. En effet, dans le cadre de la stratégie de substitution des importations de ce secteur, qui fait appel à l’étranger à hauteur de 21 milliards de DH par an pour satisfaire la demande nationale, le ministère de l’Industrie et du Commerce a déjà identifié 10 projets pouvant générer un chiffre d’affaires global de 1,4 Md de DH.
Ces projets relèvent notamment des filières de la céramique, des carrières et marbre, de la céramique et plâtre, du plâtre, du préfabriqué et de ce qui est dénommé «autres articles». Individuellement, ils nécessitent des investissements compris entre 10 et 400 millions de DH (MDH) et peuvent dégager des marges bénéficiaires brutes situées entre 10 et 40%.
Le projet qui offre la meilleure marge brute relève de la filière «céramique»…
Parmi les 10 projets, celui qui dégagerait la plus grande marge bénéficiaire brute est l’unité de fabrication d’assiettes, tasses, etc. En effet, l’usine de porcelaine pour vaisselle pourrait dégager une marge brute de 30 à 40%. Alors qu’elle ne nécessiterait qu’un investissement de 10 à 15 MDH, ce qui lui permettrait de générer un chiffre d’affaires de 30 à 40 MDH, pour une production de 5 tonnes par an, révèle le ministère. Pourquoi la plus forte marge brute de tous ?
Parce que ce secteur serait très porteur. La vaisselle en porcelaine s’adresse aussi bien à la grande consommation qu’en B2B (ex. restaurants, hôtels). Elle est, en effet, fortement consommée par la clientèle B2B (ex. hôtellerie, restauration) car considérée de meilleure qualité et plus hygiénique. Actuellement, la porcelaine est importée à 80% de Chine, le reste de Tunisie et d’Espagne principalement. Le potentiel de substitution est important, avec un processus de fabrication simple, et des avantages nonnégligeables pour la localisation comme les coûts de transport, le savoir-faire local établi ou encore la main- d’œuvre compétitive, notamment dans des villes viviers de l’artisanat marocain, telles que Safi et Fès. En plus, il serait possible pour l’investisseur de se positionner sur l’ensemble des gammes (bas, moyen et haut), avec le ciblage d’une clientèle B2B principalement. Sans oublier que l’usine pourra aussi saisir l’opportunité de vendre en «marque blanche», est-il expliqué.
…. Son lieu d’implantation : la Région Casablanca-Settat
Pour ce projet, le foncier est disponible à Settapark à Settat, dans la zone industrielle Saknia à Casablanca, ou encore dans le parc industriel Lakhyayta à Had Soualem. Il pourrait bénéficier du financement de Mezzanine PME de Tamwilcom, mais aussi de subventions du Fonds de promotion des investissements (FPI) et du programme Istitmar de Maroc PME. Une aide à la formation pourrait être apportée par les programmes Idmaj et Taehil de l’ANAPEC. A signaler que ce projet est identifié dans la filière de la «céramique», avec deux autres, à savoir une unité de production d’émaux et de colorants et une unité de céramiques techniques pour usage en laboratoires et dans certaines industries comme l’automobile, l’électronique, l’énergie etc. L’usine de production d’émaux et de colorants pourrait dégager une marge bénéficiaire brute comprise entre 20 et 30%.
Mais il faudrait au préalable un investissement de 80 à 100 MDH qui générerait un chiffre d’affaires de 200 à 400 MDH. Les émaux et colorants qui seront produits sont destinés à recouvrir par la fusion, le métal, la céramique, la faïence, la porcelaine à des fins de protection ou de décoration, avec des couleurs inaltérables. S‘agissant de l’unité de céramiques techniques, elle offrirait une marge bénéficiaire de 15 à 25%, avec un investissement de 20 à 50 MDH, qui générerait un chiffre d’affaires de 30 à 80 MDH. Pour plus de détails, voir la présentation synthétique des projets de substitution cicontre.