Du 17 au 20 mai, la ville de Casablanca vit au rythme de Smart City, puisqu’elle accueille le premier événement du genre en Afrique. Casablanca Smart City Expo et Smart City Connect Casablanca s’ouvrent aux professionnels et au grand public pour vulgariser ce projet ambitieux dans lequel s’inscrit la ville, retenue dans l’Initiative IEEE Smart Cities. Hub financier et industriel, la ville prétend désor­mais devenir une ville intelligente, ouverte, inclusive et innovante. Mohamed Jouahri, Directeur de Casablanca Events et Animation, revient sur les principales ambitions de Casablanca Smart City Expo.

Finances News Hebdo : Vous avez fait le choix de scinder votre événement en deux, l’un ouvert au grand public et l’autre aux pro­fessionnels. Qu’est-ce qui préside à ce choix ?

Mohamed Jouahri : Notre événement répond à ce double objectif par son concept lui-même, parce que c’est un concept maroco-marocain qui se distingue par rapport à ce qui se fait ailleurs. Notre événement se scinde ainsi en deux phases : une partie pro, avec notamment le congrès, les BtoB qui reprennent les meilleurs standards internationaux d’organisation de Salons Smart City, et qui accueillera les profession­nels.

La deuxième partie par laquelle se distingue notre évènement est la Smart City Connect, dédiée aux Casablancais et aux visiteurs de Casablanca. Cette partie vise à montrer tout l’intérêt porté par les autorités publiques et locales, les partenaires scien­tifiques, le secteur privé et les acteurs associatifs aux Casablancais. Même la partie professionnelle de l’événement a retenu des thématiques qui mettent le citoyen au coeur de toutes les priorités.

D’ailleurs, tout cet ambitieux projet de faire de Casablanca une ville ouverte, inclusive et innovante a pour dessein de servir le citoyen !

Le Casablanca Smart City Expo est un événement continental, puisque c’est le premier du genre en Afrique et tout a été pensé pour en faire un évé­nement périodique avec une approche pérenne, et également offrir une plate-forme d’échange même pour les autres villes africaines, instaurant ainsi le caractère de hub en matière de Smart City.

Casablanca Smart City Expo réunit tous les ingré­dients pour faire de Casablanca une plate-forme incontournable en termes d’approche Smart City.

F.N.H. : Quelle place est réservée aux start-up marocaines dans ce vaste projet de faire de Casablanca une ville intelligente, ouverte, inclusive et innovante ?

M. J. : Aujourd’hui, cela va être une vraie oppor­tunité pour les start-up marocaines. D’ailleurs, au niveau du centre de recherche de l’Université Hassan II, il y a énormément de solutions préparées. L’idée est d’offrir cette plate-forme à nos matières grises pour les mettre en avant. Au-delà, l’événement est l’occasion d’avoir un retour sur expérience et un vrai échange en matière de Smart City, sachant qu’il n’y a pas beaucoup de villes qui peuvent prétendre être arrivées au stade de Smart City. Nous avons tenu à ce que ces quelques villes soient présentes parmi nous pour tirer les meilleurs enseignements en vue de les mettre à profit, à savoir faire de Casablanca une ville inclusive et innovante.

La valeur ajoutée de cet événement est justement la présence de solutionneurs qui proposent des solutions Smart City et celle de villes ayant déjà expérimenté ces solutions. L’idée est de pouvoir, de manière professionnelle et conviviale, créer à la fois cet espace d’échange et des opportunités de busi­ness pour les entreprises marocaines.

F.N.H. : À stratégie ambitieuse, financements ambitieux. Avez-vous intégré cette donne à cet événement de sorte que toutes les parties prenantes soient réunies ?

M. J. : C’est justement l’une des thématiques rete­nues pour cette première édition, car il faut justement accompagner cet ambitieux projet par des finance­ments innovants.

Nous ne ciblons pas des bailleurs de fonds, mais des sociétés qui ont intégré dans leur stratégie des start-up ou des projets de solutions smart, l’idée étant de pouvoir donner à quelques intervenants financiers la possibilité de proposer des financements spéciale­ment dédiés à ce domaine. Pour mieux illustrer mon propos, je prends le cas du développement durable au Maroc qui a mis en place des modes de financement innovants pour accompagner sa stratégie, indépen­damment des financements classiques.

Donc, nous nous inscrivons dans cette même approche d’élaborer des outils financiers dédiés.

F.N.H. : Comment les opérateurs privés, notamment ceux en charge des services délégués ont-il adhéré à cet élan dans lequel s’inscrit Casablanca comme ville intelligente en devenir ?

M. J. : Bien évidemment, ils font partie de nos par­tenaires projets et de nos partenaires commerciaux. Aujourd’hui, cet événement constitue pour ces opé­rateurs l’occasion de montrer aux Casablancais leur savoir-faire et son évolution dans le temps en termes d’amélioration des services proposés aux citoyens.

F.N.H. : Casablanca a été retenue dans le cadre de l’initiative IEEE Smart Cities qui l’ins­crit sur le chemin de la transformation vers une ville intelligente. Aujourd’hui, quel est le but ultime de cet événement pour soutenir cette transformation ?

M. J. : Notre objectif à travers cet événement est de pouvoir inscrire Casablanca dans la roadmap des Smart City et des organisateurs de Smart City. Le but de cet événement est de créer également le buzz autour de la ville pour une période non négligeable et un rayonnement international autre que celui des niches financières et industrielles qui font désormais son ADN. Nous sommes incontestablement un hub financier africain, de même qu'un hub industriel grâce aux écosystèmes aéronautiques, automobiles, off­shoring, etc. Nous voulons contribuer modestement à ce rayonnement international de la ville avec une nouvelle niche qui est la Smart City.

Il faut rappeler à juste titre que les villes qui organisent ce type d’évènements se comptent sur les doigts d’une main, soit pratiquement une ville par continent. Notre souhait est donc de faire de la ville une destina­tion pour toute personne intéressée par les solutions de Smart City.

Propos recueillis par Imane Bouhrara