Dans quel monde vivons-nous ? Quels sont nos repères ? Quelle sera notre issue ?
Des questions qui taraudent tout un chacun : riche ou pauvre, quelle que soit sa nationalité et quel que soit son référentiel religieux. Nous sommes tous logés à la même enseigne. Ces questions qui, depuis un certain nombre d’années, font partie de notre quotidien, rejaillissent encore. Et pour cause, depuis vendredi dernier, les discussions ne s’accaparent que les mauvaises nouvelles : attentats terroristes, suicides, infanticides… Tous ces actes barbares ont pour toile de fond la marginalisation, le désespoir et le dénigrement total. Sans pour autant vouloir se faire l’avocat du diable, il est de mon devoir de rappeler qu’il n’y a pas de fumée sans feu, et que souvent, ces comportements morbides sont le fruit d’une mauvaise récolte. Si on prend le suicide, cet acte est souvent lié à la déprime totale de l’individu. Véritable fléau de société, le suicide a pris de l’ampleur ces derniers temps. La crise internationale, qui s’est déclenchée en 2008, a mis en branle le manque de confiance de bon nombre d’individus qui se sentent étranglés, rejetés, désespérés et, du coup, ils se détestent. Or, comme l’a si bien dit Michel Crozier dans son ouvrage l’Acteur et le système : «l’organisation est un construit social qui existe et se transforme si d’une part, elle peut s’appuyer sur des jeux permettant d’intégrer
les stratégies de ses participants et si, d’autre part, elle assure à ceux-ci leur autonomie d’agents libres et coopératifs.
L’acteur ou l’individu est donc engagé dans un système d’action concret, et doit découvrir, avec la marge de liberté dont il dispose, sa véritable responsabilité». C’est dire que c’est le système qui détermine le comportement de l’individu. L’infanticide, pour sa part, est souvent lié à des problèmes sociaux ou mentaux qui, la plupart du temps, sont intimement liés. Il est le résultat d’une croissance non inclusive ou, plus précisément, qui n’a pas profité à tout le monde. Les altermondialistes l’avaient prévu et avaient crié sur tous les toits : gare à la mondialisation ! Une mondialisation qui profite plus aux pays riches qu’aux pays pauvres; et plus aux nantis qu’aux démunis. Les attentats terroristes, en dépit de la divergence des opinions, sont souvent commis par des jeunes désemparés, anxieux, livrés à eux-mêmes. Ce qui fait d’eux des proies faciles aux terroristes pour ne citer que Daech. Les atrocités commises, à titre d’exemple, par Bachar Al Assad contre son peuple ont accéléré la migration de plus d’un millier de jeunes syriens vers ce camp. Les jeunes déçus du Printemps arabe ont fait de même. Qu’on le veuille ou pas, la boucle est bouclée et le restera faute d’une mobilisation à très grande échelle