«La crise nous a fait perdre plus de la moitié de ce que nous avons gagné en 2019»

«La crise nous a fait perdre plus de la moitié de ce que nous avons gagné en 2019»

Le secteur touristique national est le premier à être impacté par l’épidémie de coronavirus.

Un contrat-programme, récemment signé avec le ministère du Tourisme, viendra appuyer l’ensemble des acteurs de l’écosystème.

Entretien avec Khalid Benazzouz, président de la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc (FNAVM).

 

Propos recueillis par S. Kassir

 

Finances News Hebdo : L’un des secteurs qui ont été impactés le plus par la crise actuelle est le tourisme. D’après vous, comment s’en sortent les agences de voyages nationales ?

Khalid Benazzouz : Il faut tout d’abord indiquer que le secteur touristique est le premier au Maroc à être impacté par l’épidémie de coronavirus. Nous sommes donc les premiers à en souffrir. Pour ce qui est des agences de voyages, nous ne pouvons pas nier l’apport et le soutien de l’Etat, dès le départ. Je cite, dans ce sens, Damane Oxygène et l’indemnité CNSS de 2.000 DH en faveur des employés. En dépit de la crise, les professionnels du secteur ont pu résister durant les quatre premiers mois (de mars à juin), puisqu’ils aiment leur métier et l’exercent avec beaucoup de passion. C’est d’ailleurs la passion qui les fait vivre et survivre dans les conditions actuelles.

 

F.N.H. : La ministre du Tourisme, Nadia Fettah, a annoncé récemment des mesures à prendre pour soutenir le secteur. Qu’en est-il des agences de voyages ?

K. B. : Comme indiqué auparavant, la situation épidémiologique mondiale a eu une influence sur tous les secteurs, dont celui des agences de voyages. Raison pour laquelle il est fondamental de faire preuve de résilience et persévérance, afin de s’en sortir avec le moindre impact. J’ajoute dans ce sens que pour pouvoir survivre, il est indispensable que tous les acteurs du secteur s’efforcent à préserver leurs ressources humaines et aller de l’avant pour faire face aux changements qui s’opèrent actuellement.

Il est à noter que le premier contrat-programme qui vient d’être signé en faveur des principales composantes du secteur du tourisme, à savoir les agences de voyages, le transport touristique et les hôteliers, est en effet intéressant, dans la mesure où il aidera les propriétaires des agences de voyages à garder leur personnel et redonner vie à l’activité touristique nationale. Mais bien que le gouvernement ait déployé d’énormes efforts pour soutenir le secteur touristique, la crise actuelle nous a fait perdre plus de la moitié de ce que nous avons gagné en 2019.

 

F.N.H. : Au moment où la tutelle a parlé de la nécessité d’encourager le tourisme national pour sortir de l’impasse, que font les professionnels du secteur pour concrétiser cette vision ?

K. B. : Le tourisme interne a toujours eu une part importante dans notre activité, dans la mesure où la préparation des vacances de nos concitoyens a toujours été notre priorité. Même avant la pandémie, le ministère du Tourisme a fait montre de volonté pour encourager le secteur.

D’ailleurs, j’ai assisté, en tant que président de la Fédération nationale des associations des agences de voyages, à plusieurs réunions tenues à cet effet. Malheureusement, l’arrivée de la pandémie a tout chamboulé et notre gouvernement a été obligé de prendre des décisions souveraines dans l’intérêt de nos concitoyens.

Mais gardons notre optimisme, tout le monde passe par la crise, et après la crise il y aura une belle relance. Il ne faut pas oublier que la situation actuelle a engendré un tas de changements qui se reflèteront prochainement, sans doute, dans le comportement des touristes. Ce qui implique la nécessité, pour tous les acteurs touristiques nationaux ou internationaux, d’accompagner ce changement.

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