Elle permet de faire face intelligemment aux aléas climatiques et assure de meilleures récoltes, tout en permettant la maîtrise des coûts et le respect de l’environnement.
Par C. Jaidani
En dépit des réalisations enregistrées dans l’agriculture nationale, le secteur a de nombreux défis à relever pour faire face aux contraintes qui perturbent son évolution. Ces derniers temps, la flambée record des produits alimentaires a incité les décideurs et les exploitants agricoles à prendre de nouvelles orientations afin d’augmenter l’offre tout en gardant des prix compétitifs. Le déploiement de la technologie et des process modernes de production s’est imposé comme une option importante pour augmenter la productivité, améliorer la qualité et faire face aux aléas climatiques.
«Génération Green mise beaucoup sur le digital pour donner une nouvelle impulsion à l’agriculture nationale. Nous voulons connecter 2 millions d’agriculteurs et d’usagers à des e-services agricoles à horizon 2030», a affirmé Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts. Et de souligner «l’importance de la dématérialisation pour tous les acteurs de la chaîne de valeur agricole, notamment les agriculteurs qui arrivent, grâce à la transformation digitale, à atteindre une meilleure rentabilité des exploitations, améliorer leurs conditions de travail et de vie et réduire l'impact des intermédiaires».
En effet, la digitalisation offre des outils performants pour le développement de la chaîne de valeur. Elle peut améliorer la productivité, la traçabilité, la qualité, l’accès aux marchés, la gestion efficace des intrants et des ressources. «Au niveau mondial, les investissements dans la digitalisation agricole ont représenté, en 2022, près de 25 milliards de dollars pour les start-up, avec une croissance annuelle de plus de 10%. Il existe une belle opportunité pour les entreprises marocaines pour développer des solutions et des projets innovants et se positionner dans ce domaine. A cet égard, de nombreux projets sont lancés à ce niveau, et ce pour répondre aux besoins des différentes filières agricoles», indique Anas Tamri, initiateur d’une start-up spécialisée dans la dématérialisation dédiée aux services agricoles.
Le dernier Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) a dédié tout un pôle pour les start-up venues présenter leurs solutions. L’exploration, la mobilisation et la gestion de l’eau figurent parmi les sujets d’intérêt des exploitants agricoles marocains. Le climat semi-aride du Royaume, caractérisé par une alternance des années humides et des saisons sèches, nécessite des solutions efficientes pour une utilisation rationnelle des ressources hydriques.
D’où la nécessité de développer des techniques et des équipements modernes adaptés au contexte marocain, et ce en encouragent la culture de précision. Celle-ci se base essentiellement sur la récolte de données. Car, plus les informations sont détaillées, et plus l’intervention ou le choix de techniques ou d’intrants est efficace. Elle nécessite de faire appel à des entreprises spécialisées en matière de regroupement des informations, de conseil ou d’accompagnement technique des exploitants. Elles procèdent à des analyses de sols, des végétaux, de l’eau et de substrats organiques. Plusieurs techniques sont mises au point pour suivre l’état des cultures afin d’intervenir au moment opportun.
Des capteurs sont placés au niveau des plantes pour connaitre précisément leurs besoins en eau, en engrais et en produits sanitaires pour suivre leur croissance, leurs besoins exacts en eau en fonction de la phase de croissance. Les drones sont également déployés pour s’enquérir de l’état d’évolution des cultures. Il est possible de détecter même la présence de mauvaises herbes et autres parasites végétaux. La supervision par satellite et l’intelligence artificielle sont également utilisées.