Représentant une part importante des exportations industrielles du Maroc, la filière automobile est en voie de s’imposer comme une véritable locomotive de l’économie nationale. Son essor lui a permis de devenir le premier secteur exportateur, devançant des activités historiques comme les phosphates ou l’agriculture.
Pour diversifier son économie et réduire sa dépendance de l’agriculture, le Maroc table sur l’industrie. Le lancement d’une stratégie dédiée a eu pour effet de doubler le nombre d’emplois dans le secteur, tripler le nombre de création d’entreprises et de quadrupler le chiffre d’affaires. Ces performances sont dues en grande partie à l’essor de la filière automobile. Avec des réalisations remarquables particulièrement au niveau de l’export, les produits marocains sont devenus une référence au niveau mondial.
Outre l’installation de constructeurs, l’écosystème automobile regroupe également un ensemble conséquent d’équipementiers qui approvisionnent plusieurs firmes automobiles partout dans le monde. Cela a eu pour conséquence d’attirer de plus en plus d’investisseurs étrangers, qui ont permis au pays de se positionner en tant que hub régional de l’industrie automobile. Afin de développer le secteur, l’Etat a lancé une politique volontariste our diversifier son économie et réduire sa dépendance de l’agriculture, le Maroc table sur l’industrie. Le lancement d’une stratégie dédiée a eu pour effet de doubler le nombre d’emplois dans le secteur, tripler le nombre de création d’entreprises et de quadrupler le chiffre d’affaires.
Ces performances sont dues en grande partie à l’essor de la filière automobile. Avec des réalisations remarquables particulièrement au niveau de l’export, les produits maroP Industrie automobile Le secteur ambitionne de doubler ses exportations en 5 ans qui a concerné le développement des infrastructures de base. Il s’agit particulièrement de la mise en service d’une ligne ferroviaire reliant l’usine de Stellantis de Kénitra, celle de Renault - Mellousa au port de Tanger Med pour pouvoir exporter vers toutes les régions du monde.
Au terme de 2024, les exportations automobiles ont atteint une valeur de 157,6 milliards de DH, soit une hausse de 6,3%. Cette progression est le fruit du bon comportement de la filière de la construction, celle du câblage ainsi que de l’intérieur des véhicules. Et en 2023, elles se sont chiffrées à 148 milliards de DH, soit un bond de 28% par rapport à 2022 et 82% comparativement à 2019. Interpellé dans le cadre des questions orales à la Chambre des représentants au sujet de la baisse des exportations de l’industrie automobile à fin avril 2025, Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, a évoqué des raisons conjoncturelles pour expliquer cette régression.
Il a affirmé que «la baisse a atteint 7% pour tout le secteur au cours des quatre premiers mois de l’année. La filière «voitures montées» a affiché une régression de 22%, due en grande partie à la situation du marché européen qui est le principal débouché des véhicules marocains. La demande dans cette zone, surtout en France, a connu un essoufflement. Mais nous sommes confiants quant à une nouvelle dynamique permettant de booster nos exportations. Nous continuons de développer notre politique pour diversifier les marchés et aspirons à devenir moins vulnérable à ce genre de conjoncture. Les produits «Made in Morocco» ont pu ratisser large à l’international, et ce grâce à leur qualité et leurs prix compétitifs».
Selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, les ventes du secteur automobile devraient globalement stagner cette année, pour ensuite s’améliorer et atteindre 188 Mds de DH en 2026. Le ministre a noté par ailleurs que «le nombre de pays vers lesquels le Maroc exporte ses véhicules n’a cessé d’augmenter au fil des ans. Actuellement au nombre de 70, notre ambition est de le porter à terme à 95, voire à 100 afin de réduire la concentration géographique de nos marchés.
Avec le développement de nouvelles filières comme celle des batteries automobiles qui connaît un grand intérêt des investisseurs, ou de la construction de voitures à mobilité électrique, le Royaume va développer le potentiel à l’export de l’industrie automobile. Le secteur est en pleine croissance et il a la capacité de doubler la valeur des exportations dans les prochaines années». Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al Maghrib, partage le même esprit d’optimisme : «nous suivons de très près la situation. Nous sommes en discussion avec les deux constructeurs, à savoir Renault et Stellantis. Ils font partie de l’échantillon que nous traitons dans le cadre de la note de conjoncture que publie Bank Al-Maghrib. Nous connaissons le taux d’utilisation des capacités (TUC) des deux entités. Il est parmi les plus élevés du secteur industriel. Les deux constructeurs sont à 97-98% de leurs capacités productives. Nous sommes confiants pour l’avenir. Malgré les difficultés actuelles, il est prévu un retour de la croissance des exportations en 2026».
Et d’ajouter que «l’Europe, principal marché des voitures fabriquées au Maroc, connaît une crise sous l’effet de l’importation des voitures électriques chinoises. J’espère que, pour nous, ils ont pris les tournants nécessaires en ce qui concerne l’électrique et l’hybride. Pour cette raison, nous avons prévu une stagnation des exportations automobiles en 2025. Il ne faut pas oublier que c’est une industrie tributaire des nouveaux modèles lancés, du management, de la concurrence, et du rapport qualité /prix».
Atouts multiples
Le Royaume bénéficie d’une position stratégique et dispose de ports comme celui de Tanger Med, bien connecté avec les chaînes de valeur mondiale. Sa stabilité économique et politique est un autre atout, en plus d’un environnement des affaires favorable et d’une main-d’œuvre qualifiée à un coût compétitif. Dans ce sens, l’essor de l’industrie automobile a donné naissance à un écosystème regroupant des constructeurs ainsi qu’une centaine d’équipementiers, sans compter un nombre conséquent de sous-traitants. Ainsi, après l’implantation de Renault et de Stellantis, d’autres constructeurs ont manifesté leur intérêt pour le Maroc, à l’image de Volkswagen, Hyundai, Toyota, ou Jeely.
Par ailleurs, de nombreuses filières de l’industrie automobile présentent des perspectives d’avenir prometteuses, comme celle des batteries électriques. Plusieurs investisseurs, notamment chinois, ont ouvert des sites au Maroc. La quasi-totalité de la production sera destinée à l’exportation. Ainsi, le géant Gotion Hight Tech a lancé une grande usine au sein d’Atlantic Free zone (AFZ). Le projet est implanté sur une superficie de 156 hectares, pour un investissement de 65 milliards de DH. Il est considéré comme le plus grand projet industriel après celui de l’usine de Renault à Tanger.
Les batteries produites dans cette usine vont approvisionner plusieurs constructeurs européens et chinois. Une autre firme chinoise, Zhejianj Hailiang, a investi massivement au Maroc. Elle a lancé un projet de construction de batteries lithium pour une enveloppe de 3,9 milliards de DH. Le site devrait produire 50.000 tonnes d’alliages, 35.000 tonnes de tubes, 40.000 tonnes de barres et 25.000 tonnes de feuilles par an. Le Maroc veut également se positionner dans la fabrication de jantes en aluminium. Le géant mondial dans ce domaine, Citic Dicastal, a implanté sa troisième usine dans le Royaume et ambitionne de lancer prochainement de nouveaux sites.