En janvier 2017, la construction automobile a enregistré une baisse de ses ventes à l’étranger de 1,3% par rapport à janvier 2016. La filière câblage affiche une très légère baisse de ses exportations de 0,1%. Pas de quoi s’alarmer pour autant.
Les exportations de l’industrie automobile marocaine commenceraient-elles à ralentir, après plusieurs années d’une progression soutenue qui a fait du secteur le premier poste exportateur du Royaume devant les phosphates ? Déjà, en 2016, la hausse du chiffre d’affaires à l’export de l’industrie auto n’avait été «que» de 12% à près de 55 milliards de DH, au lieu des 20% de croissance auxquels le secteur nous avait habitués depuis 2012. Selon les données compilées par l’Office des changes, c’est la branche «câblage», dont les exportations ont reculé de 0,6% sur l’année 2016 à 20 milliards de DH, qui a tiré vers le bas cette progression. La branche construction s’est, elle, bien comportée, avec un chiffre d’affaires à l’export en hausse de 21% à près de 30 milliards de DH.
Durant janvier 2017, la construction automobile a enregistré une baisse de ses ventes à l’étranger de 1,3% par rapport à janvier 2016, après plusieurs mois de très forte croissance. De son côté, la filière câblage affiche une très légère baisse de ses exportations de 0,1%. Pas de quoi s’alarmer pour autant, selon Tajeddine Bennis, vice-président de l’Association marocaine pour l’industrie et le commerce automobile (AMICA). «Le mois de janvier est un mois relativement calme. La plupart des usines ferment en fin d’année, et généralement les usines de carrosserie ferment également durant la première semaine de janvier», poursuit notre interlocuteur.
En attendant PSA
Par ailleurs, il réfute l’idée d’un «creux» dans les exportations du secteur en attendant le démarrage de l’activité de la future usine de PSA, programmé en 2019. «Il y aura toujours une croissance des exportations et celle-ci va s’accélérer avec le démarrage de l’usine Peugeot de Kénitra», précise T. Bennis. En tout cas, en attendant que les premières automobiles sortent de l’usine Peugeot, le secteur en a encore sous la semelle pour poursuivre son trend haussier. Premièrement, la capacité maximale de production de l’usine Tanger n’a pas encore été atteinte. En 2016, le groupe Renault (Tanger et Casablanca) a produit 345.000 véhicules et en a importé plus de 303.000, alors que sa capacité installée est estimée entre 410.000 et 420.000 véhicules (dont 340.000 à Tanger et 70.000 à Casablanca). Cela laisse une marge de progression de la production de plus de 70.000 véhicules, pour peu que les marchés cibles de Renault Maroc soient dynamiques. Et c’est là l’autre bonne nouvelle pour l’industrie automobile marocaine, puisque le marché européen, débouché de prédilection de l’usine Renault Tanger (France, Turquie et Espagne occupent le podium des pays importateurs de véhicules Made in Morocco), se porte plutôt bien: +10% pour le marché européen, et notamment français, en janvier 2017, après une année 2016 déjà record.
A. Elkadiri