Les professionnels confirment un frémissement du secteur, mais restent tout de même prudents.
Les programmes de l’habitat rural et pour la classe moyenne devraient donner une nouvelle impulsion.
Par C.J
La relance tant attendue de l’immobilier tarde à venir. La morosité qui impacte le secteur depuis des années n’a que trop duré, et les mesures annoncées par le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat n’ont pas donné les effets escomptés : tel est le constat qui se dégageait il y a encore quelques mois.
Néanmoins, le pessimisme qui a longtemps pesé sur les professionnels du secteur commence, timidement, à se dissiper. De nouvelles tendances se dégagent et les professionnels du secteur veulent croire à une reprise.
Globalement, les chiffres de Bank Al-Maghrib concernant le premier semestre 2019 font ressortir que les prix des actifs immobiliers sont en baisse de 0,9% par rapport à la même période de l’année 2018. Les transactions des biens résidentiels, elles sont en régression de 4,4% au cours du deuxième trimestre de 2019. Dans le détail, il s’agit d’une régression de 5,4% pour les maisons, 4,1% pour les appartements et 11% pour les villas.
Toutefois, force est de constater que par région et par ville, une certaine différenciation se dégage. A Casablanca, par exemple, les prix des actifs immobiliers ont augmenté de 1,4% alors que les transactions progressent de 1,5%. Même constat à Marrakech dont les ventes immobilières ont cru de 7,6%.
«Il n’y a pas une véritable reprise à Marrakech mais on sent de plus en plus que le marché commence à réduire le ralentissement observé depuis un certain temps. Nous espérons que cela se poursuive et qu’un nouveau dynamisme s’installe», souligne Adel Bouhaja, président de l’Association des lotisseurs et promoteurs immobiliers de Marrakech (Alpim).
Au niveau de Casablanca, cette évolution positive est également palpable.
«La relance du marché est de plus en plus perceptible. Les promoteurs ont fait beaucoup d’efforts au niveau commercial et marketing. Ils misent également sur la qualité et l’innovation pour séduire les clients», souligne Driss Nokta, vice-président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI).
S’agissant des mesures de relance annoncées par le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat, Nokta explique que «les programmes dédiés à l’habitat rural et à la classe moyenne devraient donner une véritable impulsion au secteur du fait que les populations cibles sont importantes en nombre. Encore faut-il que les produits proposés soient en adéquation avec les besoins et les capacités de financement des acquéreurs».
Cette question d’adaptation des produits avec les besoins du marché est un élément clé pour booster le secteur immobilier. Les promoteurs estiment que les nouvelles zones urbanistiques, surtout dans les périphéries de la ville, présentent des atouts de développement importants.
«Ces zones peuvent participer activement à augmenter l’offre immobilière et faire face à la rareté du foncier, mais elles sont pénalisées par différentes contraintes, comme l’insuffisance des infrastructures et des équipements de base. Pour l’instant, les acquéreurs sont peu encouragés à s’y installer et les promoteurs à y investir», explique Nokta.
D’autres professionnels du secteur affichent également un certain optimisme, mais restent prudents quant aux perspectives d’avenir. «Il y a des signes de relance mais qui restent isolés dans certaines zones ou segments immobiliers. Nous espérons que cette relance s’accélère et soit généralisée à toutes les villes et tous les produits», confie Mohamed Lahlou, président de l »Association marocaine des agences immobilières (AMAI). ◆