De nombreux objectifs ne sont pas atteints à cause de plusieurs contraintes.
L’habitat dans le milieu rural et la lutte contre l’habitat anarchique parmi les chantiers les plus importants.
Par C. Jaidani
Depuis plusieurs années, le secteur de l’habitat et de l’urbanisme est sous l’effet d’un marasme persistant. Les indicateurs sont en ralentissement ou en régression. La pandémie, suivie de la crise économique, n’a fait qu’accentuer davantage la situation. Mais cela n’empêche de souligner que les problématiques de cette branche d’activité sont d’ordre structurel et organisationnel. Elles ont besoin d’une vision pour être résolues dans le long terme.
Cette vision doit être fixée à partir des résultats du dialogue national de l’urbanisme et de l’habitat, qui ont dégagé quatre axes, à savoir la planification et la gouvernance, l’appui au monde rural, la réduction des disparités spatiales et le cadre bâti. 2023 s’avère une année cruciale pour mettre la machine en marche.
Fatima Ezzahra El Mansouri, ministre de l'Aménagement du territoire national, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Politique de la ville, a souligné dernièrement à la Chambre des représentants que «le plan d’action pour 2023 se focalise sur le renforcement de la cohésion des interventions publiques au niveau du territoire national, l'instauration d'un cadre référentiel national pour un développement urbain équitable, durable et incitatif, l'appui au développement des milieux ruraux et le renforcement de leur attractivité économique ainsi que la facilitation de l'accès au logement à travers le soutien du pouvoir d'achat des familles par l’appui direct». En effet, l’intervention de l’Administration et des acteurs concernés par l’urbanisme et l’habitat diffère d’une région à une autre, parfois d’une commune à une autre.
«Ce phénomène est décrié par les opérateurs du secteur. Il est dû essentiellement soit à une mauvaise interprétation des textes de loi, soit à un excès de zèle dans la gouvernance. En dépit de l’instauration du digital pour l’obtention des autorisations, différents freins persistent pour fluidifier et simplifier les procédures», souligne Mohamed Labib, ingénieur urbaniste. Parmi les chantiers structurants sur lesquels El Mansouri a mis l’accent dans son programme, figure l’habitat dans le milieu rural. La ministre veut changer les règles qui encadrent l’urbanisme dans ces zones afin de faciliter et améliorer les procédures en la matière.
«L’absence d’un cadre juridique adéquat a encouragé l’habitat anarchique dans le monde rural. Outre les textes de loi, il est aussi essentiel d’élargir l’offre présentée pour englober les plans urbains gratuits, les plans topographiques et ceux liés au béton armé, les plans de mise à niveau des douars et la réalisation des plans d’équipement progressif et des documents d’urbanisme», explique Labib. Toujours en matière de lutte contre l’habitat anarchique, le programme dédié connaît un ralentissement dans sa mise en œuvre, compte tenu de l'existence d'un ensemble de contraintes, telles que l'absence de données, le manque d'expérience et les revenus limités des bénéficiaires.