Les marchés de l’énergie sont devenus assez stables.
Par C. Jaidani
En marge de sa visite au Maroc dans le cadre des réunions annuelles du la Banque mondiale et du FMI, Janet L. Yellen, secrétaire d’Etat américain au Trésor, a animé une conférence au Musée pour la civilisation de l’eau à Marrakech. Elle s’est félicitée de prime abord de l’organisation de cet événement en Afrique, soit 50 ans après celui de Nairobi, au Kenya, en 1973. Dans sons discours, elle a mis en exergue «les principales priorités de ces assemblées, notamment le renforcement de l’économie mondiale, la promotion de progrès supplémentaires vers l’évolution des banques multilatérales de développement, le maintien d’un soutien fort à la résistance de l’Ukraine à la guerre illégale de la Russie et la structuration de la dette des pays en développement».
A propos de la guerre en Ukraine, Janet L. Yellen a affirmé que «le plafonnement des prix du pétrole imposé par le G7 avait fortement réduit les revenus de la Russie au cours des dix derniers mois, tout en stabilisant les marchés de l’énergie. Les prix mondiaux de l’énergie sont restés pratiquement inchangés, tandis que la Russie a dû soit vendre son pétrole à un prix très réduit, soit dépenser des sommes énormes pour son écosystème alternatif». Les pays du G7 ont imposé en décembre 2022 des sanctions interdisant aux expéditeurs ou assureurs de ce groupement d’offrir des services visant à faciliter les exportations de pétrole russe lorsque le prix est supérieur à 60 dollars/baril. Les sanctions ne s’appliquent pas aux expéditeurs ou aux assureurs d’autres pays, quel que soit le prix.
Pour contourner ces sanctions et le plafond imposé, la Russie utilise une flotte fantôme de pétroliers plus anciens. «Il était essentiel d’imposer à la Russie des coûts élevés et croissants en raison du conflit avec l’Ukraine. Cette guerre a perturbé sérieusement l’économie mondiale. Toutefois, force est de constater que la situation est meilleure comparativement à la même période de l’année dernière lors des réunions annuelles de la BM et du FMI. Mêmes si des pays ou des régions comme la Chine ou la zone Euro connaissent un certain ralentissement, il n’existe pas d’impact majeur pour déstabiliser l’économie mondiale. Les Etats-Unis œuvrent pour réduire l’effet de la guerre russo-ukrainienne sur la sécurité alimentaire. En partenariat avec une coalition mondiale, ils travaillent pour priver Moscou du financement dont elle a besoin», explique Yellen.
Et de poursuivre que «Washington apporte tout son soutien à l’Ukraine dans son conflit avec la Russie. Un appui du peuple et du gouvernement américains qui prend différentes formes : politique, militaire, économique et logistique afin que Kiev gagne cette guerre». Mais la secrétaire d’Etat US au Trésor a relevé des problèmes pour débloquer les dotations nécessaires, inhérents notamment aux luttes intestines à la Chambre des représentants. «Ces luttes ont compliqué les négociations budgétaires et ont récemment incité le président Joe Biden à exprimer ses inquiétudes concernant l’aide américaine à Kiev, qui peut être impactée par les perturbations du Congrès».
Yellen a soutenu l’imposition des recettes exceptionnelles des actifs souverains russes immobilisés en particulier dans les chambres de compensation et l’utilisation de ces fonds pour soutenir l’Ukraine. Elle a noté, par ailleurs, que Washington met l’accent sur la macroéconomie mondiale et sur la résolution des défis mondiaux. «Nous allons continuer à entretenir nos relations avec nos partenaires. A cet égard, je vais rencontrer cette semaine le directeur de la Banque centrale de Chine, Pan Gongsheng, à Marrakech», indique-t-elle.