Gestion de l’eau: un défi majeur pour les autorités

Gestion de l’eau: un défi majeur pour les autorités

Le Maroc est confronté à un double défi : d’un côté, il faut développer l’offre, et de l’autre, il faut gérer au mieux la demande.

La pénurie d’eau à laquelle fait face le Maroc, obligent les autorités à adopter des mesures urgentes pour la rationalisation et une gestion optimale de la demande, parallèlement aux dispositifs mis en place en matière de mobilisation des ressources hydriques. Dans ce cadre, un programme d’urgence de sécurisation de l’alimentation en eau potable des zones touchées par le déficit hydrique a été établi pour un montant global de 72 Mds de DH, selon la note de présentation du PLF 2023.

Parallèlement, se poursuit la mise en œuvre du Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation 2020-2027, d’un coût de 115,4 Mds de DH. Il s’agit, d’un côté, de développer l’offre, à travers notamment la construction de grands et petits barrages, lacs collinaires, et l’interconnexion entre les systèmes hydrauliques. Rappelons que le Maroc compte actuellement 149 grands barrages d’une capacité totale de plus de 19 milliards de mètres cubes, 137 petits barrages pour accompagner et soutenir le développement local et 88 stations de traitement d’eau potable, dont 9 unités de dessalement d’eau de mer (qui fournissent 147 millions de mètres cubes par an), 158 usines de traitement des eaux usées, 16 installations de dérivation des eaux, en plus de milliers de puits et de forages pour extraire les eaux souterraines.

Ces infrastructures ont permis de généraliser l’approvisionnement en eau potable en milieu urbain à 100 % sur la base d’hydrauliques durables et la généralisation de l’approvisionnement en eau potable pour dans le monde rural, où les aménagements réalisés ont atteint un taux d’accès de 98,5 %. En ce qui concerne les systèmes hydrauliques, il a été procédé en 2022 au lancement de la première tranche urgente de l’interconnexion reliant les bassins de Sebou et de Bouregreg, avec un débit de 15m3 /s, pour un coût estimé à 6 Mds de DH. En 2023, sera entamée la préparation au lancement des autres phases du projet de transfert Sebou-Bouregreb-Oum Er Rbia-Tensift dans le cadre d’un partenariat public-privé. Parallèlement, le Maroc poursuit la construction de stations de dessalement.

Outre les 4 stations achevées et mises en service  (Al Hoceima, Agadir, Tarfaya et Laâyoune), le projet de dessalement de l’eau de mer du Grand-Casablanca, avec une production de 300 millions de m3 et un coût estimé à 11 Mds de DH, est en cours. De même, les études de mise en place d’autres projets de dessalement de l’eau de mer ont été lancées, notamment pour Tiznit, Essaouira et la Région de l’Oriental. Pour Safi, le projet de dessalement de l’eau de mer avance et sera réalisé en deux étapes : la première en 2022-2025 pour une capacité de 85 millions de m3 , et la seconde à partir de 2026, pour atteindre une capacité totale de 110 millions de m3.

 

Gestion de la demande

D’un autre côté, il s’agit de gérer la demande. Au total, 5 leviers sont activés, dont le premier concerne l’économie d’eau potable. Ainsi, pour augmenter l’autonomie de réserve en eau potable, 263 projets sont concernés pour un investissement de 2,88 Mds de DH. Et en termes d’autonomie de stockage des centres de l’ONEE, plus de 12% des centres programmés auront une capacité supérieure ou égale à 24H. L’augmentation moyenne de l’autonomie de stockage pour ces centres est de 8 heures. Le second levier concerne la reconversion à l’irrigation localisée, selon deux composantes :

• la reconversion collective : une surface de 21.900 ha a été réalisée pour 800 MDH et une surface de 10.050 ha est en cours de réalisation;

• la reconversion individuelle : une surface de 113.000 ha a été réalisée pour 3,74 Mds de DH, et une surface de 35.000 ha est en cours de réalisation.

Le 3ème levier concerne l’aménagement hydroagricole via la sauvegarde de l’irrigation de la plaine du Saiss, sur 30.000 ha. Ainsi, en 2022, les travaux de la 3ème tranche ont été poursuivis, de même qu’ont démarré les travaux du réseau de distribution sur 10.440 ha. Il y a aussi l’aménagement hydroagricole de la zone sud-est de la plaine du Gharb sur 30.000 ha. Les études techniques concernant ce projet ont été achevées. Le 4ème levier a trait à la réutilisation des eaux usées épurées. Cette composante vise la mobilisation de 100 millions de m3 /an des eaux épurées réutilisées à l’horizon 2027. Elle concerne la réalisation de 87 projets, dont 22 pour l’arrosage des golfs, pour un coût global de 2,34 Mds de DH.

Enfin, le 5ème levier concerne l’approvisionnement en eau potable (AEP) en milieu rural, pour un programme d’un montant global de 35,6 Mds de DH. Dans ce cadre, un programme d’AEP des centres et douars pour la période 2022-2024, évalué à 4,3 Mds de DH, a été arrêté dans le cadre d’une convention de partenariat et de financement dudit programme. La réalisation et l’exploitation des projets inscrits à ladite convention se feront en partenariat avec l’ONEE et les régions. Ainsi, une enveloppe de 500 MDH a été mobilisée en 2022, et 1,4 Md de DH est programmé pour l’année 2023 à travers le Budget général.

 

 

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