Durant les deux journées de la convention d’affaires, elle était sur tous les fronts, louant par-ci là les mérites de la destination Maroc, et recevant par-là, à tour de bras, les nombreuses délégations venues recueillir, au sein de l’imposant pavillon Maroc, informations et précisions sur la stratégie aéronautique du Royaume.
Entre deux rendez-vous avec des délégations étrangères, Zahra Maafiri, Directrice générale de Maroc Export, nous a accordé un entretien.
Finances News Hebdo : Maroc Export conduit une mission d’envergure dans le secteur aéronautique à Toulouse. Quels en sont les objectifs ?
Zahra Maafiri : L’objectif de la mission est de répondre, dans le cadre du Plan d’accélération industrielle (PAI), à l’intensification de l’action promotionnelle pour le secteur aéronautique marocain. Le secteur aéronautique bénéficie, comme vous le savez déjà, d’un contrat entre le gouvernement et le secteur privé, autour de quatre écosystèmes créateurs de valeur ajoutée et d’emplois. Ces écosystèmes doivent permettre au Maroc d’avoir un positionnement nouveau dans la chaîne de valeur mondiale. Ils lui octroient également un positionnement par rapport à l’Europe et au Moyen-Orient, à l’image de ce que fait le Mexique pour les Etats-Unis et la Malaisie pour l’Asie. Ce sont les fameux «3 M» (Maroc, Mexique, Malaisie).
Il faut donc intensifier le travail et redoubler d’énergie pour parvenir à ce positionnement, puisque la concurrence dans la région est très forte. Grâce à tout ce qui a été fait depuis une quinzaine d’années dans ce secteur, nous avons toutes les potentialités pour décrocher ce positionnement.
F.N.H. : D’autant que le secteur au niveau mondial a le vent en poupe…
Z. M. : Aujourd’hui, l’industrie aéronautique connaît un boom au niveau international. Il y a un plan de 40.000 nouveaux avions à construire d’ici 2035. C’est un secteur à très forte valeur ajoutée, riche en technologies et en recherche et développement. La chaîne de production et les process connaissent beaucoup de changements et d’innovations. On parle d’imprimante 3D, de digitalisation, d’avions verts, de fabrications additives, etc…
Le secteur s’inscrit aujourd’hui dans une trajectoire de croissance extraordinaire qui donne une belle visibilité à tous les investisseurs du monde. Mais le challenge est également très grand. Il faut que l’on puisse suivre tous ces changements au Maroc, tout en gardant la même attractivité et la même valeur ajoutée.
F.N.H. : Cette année, vous accompagnez 10 entreprises marocaines et 4 écosystèmes à cette convention d’affaires. C’est beaucoup plus que lors des précédentes manifestations. Est-ce le signe que les opérateurs évoluant au Maroc dans ce secteur gagnent en confiance et en maturité ?
Z. M. : Absolument. Il y a deux ans, nous étions arrivés à Toulouse avec une toute petite participation (4 PME, Maroc Export et le Gimas). Cette année, nous avons dû aménager notre pavillon pour pouvoir abriter les 10 entreprises et les 4 écosystèmes. Avant cette convention B2B qui intervient à la fin de l’année 2016, nous avions déjà pris part à une dizaine d’évènements. Nous donnons à chaque fois de la visibilité au Maroc dans le monde. Nous étions à Seattle, Seville, Bucarest, en Turquie, à Clermont-Ferrand, au Marrakech Air Show notre évènement national. Nous étions également au Mexique, et nous serons bientôt en Malaisie. Notre vision est là, nous savons ce que l’on veut faire, et nous connaissons les métiers et les activités que nous souhaitons développer. Le secteur privé est plein de motivation, il bénéficie du soutien de l’Etat et évolue dans un marché en croissance. C’est donc aussi aux entreprises de se mobiliser pour pouvoir capter ces nouvelles opportunités.
F.N.H. : Comment se déroule votre coopération avec le Gimas ?
Z. M. : La clé du succès de toute politique nationale de développement réside dans le bon partenariat public-privé (PPP). Il s’agit d’être à l’écoute. Ainsi, la stratégie des écosystèmes a été développée en parfaite coordination entre le ministère de l’Industrie et le Gimas. Aujourd’hui, en tant qu’Agence d’exécution de la partie promotion pour ce secteur, nous sommes en parfaite symbiose avec le Gimas. C’est un partenariat qui date déjà d’une dizaine d’années, et qui se nourrit aujourd’hui de cette visibilité sur ce qu’on veut faire. On peut dire que c’est l’un des meilleurs modèles de coopération. Dans le secteur aéronautique, le niveau de discussion, de rencontres et d’interlocuteurs est très élevé. Animer des conférences dans ce type de secteur et en rencontrer les leaders mondiaux doit s’appuyer, avant toute chose, sur une bonne synergie public-privé, et avoir des profils qui se comprennent et se complètent.
Premier bilan de la mission : Déjà 1,5 million d’euros de commandes !
• Nombre d'entreprises : 10
• Nombre de représentants des écosystèmes aéronautiques : 4
• Nombre de BtoB : 215
• Estimation des commandes : 1.500.000 euros
• 6 sociétés se rendront au Maroc en janvier 2017 pour faire des visites d'usine avant d'entamer des négociations plus approfondies.
• Rendez-vous institutionnels (Gimas et Maroc Export) : 15
• Organisation d'une conférence Maroc : Présentation de la destination Maroc, les secteurs clés de l'industrie marocaine ainsi qu'une présentation plus approfondie du secteur aéronautique au Maroc et des écosystèmes lancés par le ministère de l'Industrie.