Les droits annuels de scolarité au sein des établissements scolaires privés varient entre 4.000 et 40.000 DH, tandis que ceux des établissements étrangers vont de 16.500 à 140.000 DH annuellement.
Ces établissements ont réalisé un chiffre d’affaires de 19,8 Mds de DH en 2018.
Par M. D.
Le nouvel avis du Conseil de la concurrence portant sur l’enseignement scolaire privé est une mine d’informations. Le document récent a le mérite de rendre publiques des données peu connues du grand public portant sur un secteur névralgique pour l’avenir du pays. L’avis de l’entité dirigée par Ahmed Rahhou fait ressortir, sur la base des statistiques de l’année scolaire de 2019-2020, que le marché de l’enseignement scolaire privé comprend 6.922 établissements scolaires. Ceux-ci ont réalisé un chiffre d’affaires égal à 19,8 Mds de DH en 2018. Et au registre de la contribution fiscale, les paiements d’impôts des établissements scolaires privés ont dépassé un milliard de dirhams en 2018.
L’autre caractéristique révélée dans le nouveau document, et non des moindres, est qu’en termes de situation géographique, le marché de l’enseignement scolaire privé est marqué par une forte concentration. Pour preuve, sur les douze régions du Royaume, trois d’entre elles captent 60,28% du nombre total d’établissements scolaires. Les trois régions en question sont Casablanca-Settat, RabatSalé-Kénitra et Fès-Meknès. Elles pèsent 62% de l’ensemble des élèves scolarisés dans les établissements scolaires privés. La nouvelle publication donne par ailleurs un meilleur aperçu de l’écosystème des écoles soumis au système étranger. Au Maroc, l’on dénombre 54 établissements adoptant un mode d’enseignement étranger, dont 32 soumis au système français, 11 au système espagnol, 5 au système américain, 4 au système britannique et 3 au système belge.
Un marché caractérisé par la dualité
L’avis du Conseil de la concurrence met en avant deux types de marché d’enseignement privé, visant à atteindre le même objectif et à satisfaire les besoins du même destinataire, en l’occurrence le consommateur. Le premier type concerne le marché de l’enseignement scolaire privé relevant du système national. «La performance des établissements y opérant relève d’une logique purement économique qui les soumet au droit de la concurrence, et les frais de leurs services sont fixés conformément à la loi de l’offre et de la demande. Et ce, contrairement aux établissements scolaires publics qui offrent leurs services gratuitement et sont exclus de la concurrence dans ce marché», renseigne la même source.
Le second type a trait au marché de l’enseignement fondé sur un système étranger. Les services y sont offerts par des établissements étrangers présents au Maroc ou par des établissements marocains exerçant leur activité en vertu d’une dérogation délivrée par le ministère de l’Education nationale et d’une homologation par une agence d’enseignement à l’étranger. Toujours au sujet de l’enseignement fondé sur un système étranger, le document du Conseil explique que ce sont des services payants jouissant d’un attrait important auprès des classes moyennessupérieures et supérieures de la société.
Et de faire savoir en substance que : «Les droits annuels de scolarité au sein des établissements scolaires privés varient entre 4.000 et 40.000 DH, tandis que ceux des établissements étrangers vont de 16.500 à 140.000 DH annuellement». Au final, il existe en principe des passerelles pour passer dans un sens ou dans l’autre, du système éducatif national aux systèmes étrangers. Toutefois, la réalité serait tout autre en raison d’un certain nombre d’obstacles entravant les décisions ou la volonté des familles de modifier le parcours scolaire de leurs enfants.