L’exécutif a récemment pris moult mesures pour promouvoir le développement de l’économie bleue.
Il est question de mettre l'accent sur la gestion durable des ressources marines et la création d'emplois dans des secteurs tels que la pêche, la mariculture ou encore le tourisme côtier.
Par M. Boukhari
Au Maroc, l'économie bleue occupe une place de plus en plus prépondérante. Et ce, en raison notamment de la longue côte atlantique et méditerranéenne du pays, ainsi que de ses nombreuses ressources marines. Dans un récent rapport sur la mise en œuvre de l’Agenda 2063, bilan de la première décennie (2014-2023), le hautcommissariat au Plan (HCP) a insisté sur le fait que l’émergence au Maroc d’une économie bleue durable, résiliente et inclusive et le rayonnement du pays comme hub maritime connecté au monde et à l’Afrique constitue une orientation stratégique du Royaume. A l’instar des secteurs traditionnels, notamment la pêche, le tourisme côtier, la marine marchande…, d’autres connaissent également une émergence, à savoir l’aquaculture, l’énergie éolienne offshore, le dessalement de l’eau de mer ainsi que la biotechnologie marine. Ces derniers disposent, d’après le document du HCP, d’énormes potentiels pour générer de la richesse et créer de nouveaux emplois.
«Le Maroc est progressivement en passe de faire de «l’économie bleue» l’un des piliers fondamentaux pour parvenir au développement global du pays, compte tenu des capacités et qualifications importantes que le Royaume possède dans ce domaine. L’économie bleue constitue un atout diplomatique et économique pour le Royaume», affirme Abdelmajid Bouchnafa, président de l'Association marocaine de l'information environnementale et du climat.
Ce dernier reste convaincu que l’économie bleue contribuera à coup sûr à relancer la roue économique, commerciale et touristique et à offrir des opportunités d'emploi dans des domaines connexes tels que la pêche maritime, l'aquaculture, le tourisme côtier et les activités portuaires. De la même manière qu’elle permettra de renforcer les exportations marocaines dans le domaine de l’industrie agroalimentaire. «En outre, l'économie bleue développera le secteur énergétique au Maroc, car des signes indiquant que les mers marocaines stockent d'importantes ressources énergétiques ont commencé à apparaître, notamment après la découverte de quantités de gaz naturel qui devraient être utilisées pour la production d'énergie électrique», poursuit Abdelmajid Bouchnafa.
La pêche, secteur clé de l’économie bleue
En février 2023, le ministère de l’Economie et des Finances et la Banque mondiale avaient signé un accord de don d’une valeur estimée à plus de 50 millions de dollars pour le développement de l’économie bleue au Maroc. Cet accord s’inscrit dans le cadre d’une mission de supervision du programme pour les résultats de ladite économie menée conjointement par les deux parties. S’étalant sur une période de cinq ans (2022-2026), ledit programme vise à libérer le potentiel économique de ce nouveau moteur de croissance, à travers notamment une valorisation durable des ressources des zones marines et côtières. En sus d’une meilleure coordination institutionnelle verticale et horizontale, au sein et entre les secteurs concernés.
Le secteur de la pêche maritime représente, selon les données du HCP, «un des secteurs clés de l’économie bleue, avec une contribution au PIB qui a connu une légère hausse entre 2015 et 2021, en passant de 0,5% à 0,7% du PIB national». La production globale du secteur, incluant ses différentes composantes hauturière, côtière et artisanale, a enregistré selon la même source «une hausse en volume d’environ 14% entre 2015 et 2022, en passant de 1,37 million de tonnes à 1,56 million de tonnes».
Toutefois, l’économie bleue demeure confrontée à bon nombre de défis auxquels il est urgent de faire face. Il s’agit, selon Bouchnafa, de la surpêche, les déchets plastiques et le non-respect du repos biologique qui risquent d’affecter tout l’équilibre vital des océans et d’éliminer les ressources halieutiques. Qui plus est, les carrières de sable constituent également «un crime environnemental; ils nuisent à la beauté de nos plages et à l'écotourisme de notre pays. C’est pour cette raison que nous devrions mettre en avant l’économie bleue, puisqu’elle participe à la durabilité de nos ressources en eau, à la régulation du climat et contribue au bien-être des communautés côtières», insiste le président de l'Association marocaine de l'information environnementale et du climat.