La part des femmes dirigeantes d’entreprise oscille entre 3% et 17%, selon le secteur d’activité.
Le taux d’activité de la gente féminine a tourné autour de 20,5% contre 70,1% pour les hommes au troisième trimestre 2019.
Par M.D
C’est devenu un rituel quasi immuable. Chaque année, le 8 mars, Journée internationale de la femme, est un prétexte par beaucoup de militants et de militantes pour se livrer à l’exercice circonstanciel de dresser l’état des lieux des conditions économiques et sociales de la gente féminine au Maroc. Les projecteurs devraient plutôt se braquer régulièrement sur le niveau d’intégration des femmes dans le tissu économique.
La vulnérabilité économique des femmes que traduisent les chiffres officiels, commande une réponse appropriée de la part des pouvoirs publics et une prise de conscience accrue de la part du secteur privé afin de faire participer davantage les femmes dans la production de richesse nationale.
A coup de rapports, la Banque mondiale ne cesse de rappeler que l’exclusion de la gente des différentes activités économiques du pays constitue un obstacle majeur à l’émergence du Maroc, en quête d’un nouveau modèle de développement qui devra tenir compte de cette faiblesse structurelle.
Les données officielles publiées récemment montrent qu’entre le troisième trimestre de 2018 et la même période de 2019, le taux d’activité a connu au niveau national une stagnation autour de 44,9%. Ce qui interpelle davantage, c’est plutôt l’écart entre hommes et femmes, situé à 49,6 points, avec des taux d’activité respectifs de 70,1% et de 20,5%.
De plus, la sous-représentation des femmes dans le tissu économique est confortée également par l’une des caractéristiques révélées récemment par une enquête du haut-commissariat au Plan (HCP), à savoir un management des entreprises marocaines faiblement féminisé. Le taux de féminisation serait de 8% dans les grandes entreprises et de 13% au niveau des TPME.
Dans le même ordre d’idées, la part des femmes dirigeants d’entreprise oscille entre 3% et 17% selon le secteur d’activité, en l’occurrence 2,6% pour la construction, 12,6% et 13,8% pour l’industrie et le commerce et 17,3% dans les services. ◆
Paroles de pro : Fatima-Zahra El Khalifa, Directrice générale du Cluster solaire
«Les chiffres issus des différentes enquêtes du haut-commissariat au Plan (HCP) concernant le niveau du taux d’activité des femmes ainsi que leur représentation au niveau des postes de dirigeantes d’entreprise traduisent la triste réalité. Au niveau du Cluster solaire qui accompagne les entrepreneurs et les porteurs de projet, nous constatons sur le terrain la rareté des femmes chefs d’entreprise ou dirigeantes de start-up. Les raisons d’une telle situation sont multiples, avec une dimension culturelle importante. Le sujet appelle à la réflexion sur le rôle de la femme dans notre société et la place qui lui est accordée. Ceci dit, l’équipe du Cluster solaire est composée essentiellement de femmes compétentes. Les porteurs de projet féminins que nous accompagnons sont pétris de talent en plus d’être minutieuses, engagées et innovantes». ■