Cultures printanières: les superficies dédiées en nette baisse par rapport à la normale

Cultures printanières: les superficies dédiées en nette baisse par rapport à la normale

D’une moyenne de 400.000 hectares, elles devraient baisser à 300.000 hectares cette saison.

A cause de la sécheresse, plusieurs exploitants dans le bour sont réticents à investir dans l’activité.

 

Par C. Jaidani

Les mois de janvier et février sont considérés comme la période idéale pour entamer les travaux des cultures printanières, notamment dans les zones bours où sont cultivées les céréales tardives ou les légumineuses. Pour l’actuelle saison, plusieurs éléments risquent de peser lourdement sur ces activités. La sécheresse est l’un des facteurs les plus pénalisants. En effet, la campagne agricole accuse un sérieux déficit, atteignant 65% en moyenne par rapport à une année normale.

La sécheresse risque de perdurer au cours des semaines à venir du fait que les intempéries annoncées par la météo seront insuffisantes pour redresser la situation. Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, du Développement rural, des Eaux et Forêts, n’a pas caché dernièrement ses inquiétudes au cours de la séance des questions orales à la Chambre des représentants. Il estime que «la saison risque d’être l’une des pires des 30 dernières années».

Pour d’autres spécialistes du secteur, la saison rappelle la vague de sécheresse du début des années 80. De ce fait, dans un tel environnement défavorable, les exploitants sont réticents à entamer les travaux du sol et lancer des investissements. En moyenne, les superficies dédiées aux légumineuses tournent autour de 400.000 hectares. Sur une saison pluvieuse comme l’année dernière, elles peuvent atteindre 650.000 à 700.000 hectares. Mais pendant une année de sécheresse, ces superficies devraient baisser à moins de 300.000 hectares. Cela devrait réduire sensiblement les récoltes et contraindre le pays à assurer une bonne partie de ses besoins de l’étranger.

«La situation est très difficile pour le secteur agricole. Le démarrage et l’évolution de la campagne au cours des mois de janvier et février ont un effet déterminant pour la suite de la saison. Le manque de pluies est dissuasif pour la plupart des exploitants qui réduisent leurs investissements, surtout dans les régions bours défavorables comme R’hamna, Abda, El Haouz, Chichaoua ou Souss Massa», souligne Abdelmouneim Guennouni, ingénieur agronome.

«Ceux qui pratiquent l’élevage préfèrent réserver leur parcelle au parcours naturel pour leur cheptel afin de réduire les charges et entretenir de leur mieux leurs troupeaux», ajoute-t-il. Pour leur part, les exploitants dans les périmètres irrigués ou le bour sont confrontés à la hausse des coûts des intrants, en particulier les semences et les fertilisants ainsi que d’autres produits sanitaires. 

 

Nette hausse des importations en vue
Pour les légumineuses, le Maroc assure tant bien que mal son autosuffisance, bien qu’il recourt à l’importation pour combler le surplus de consommation lors du mois de Ramadan. A cause de la faiblesse des récoltes et du stock local, les importations devraient exploser. Outre leur rôle économique, la culture des légumineuses a un effet favorable dans l’entretien du sol. La jachère est pratiquée depuis la nuit des temps. La rotation des cultures a un effet propice sur la fixation de l’azote dans le sol et son enrichissement en oligo-éléments. Par ailleurs, il faut souligner que nombreux sont les exploitants qui optent pour les légumineuses fourragères afin de les utiliser pour leur bétail. Dans leur schéma d’exploitation, cela leur permet de réduire sensiblement les charges. Selon la répartition des légumineuses, on constate que la fève est la culture dominante avec 56% de la superficie totale, assurant 64% du rendement. La filière existe dans presque toutes les régions agricoles du Maroc, bien qu’elle soit plus concentrée dans le Nord.

 

 

 

 

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