◆ Près de 700.000 hectares seront dédiés aux légumineuses.

◆ Les pluies de février et de mars sont déterminantes pour la réussite de la saison.

Par C. Jaidani

La campagne agricole 2020/2021 s’annonce sous de bons auspices. En dépit d’un retard des pluies lors du démarrage, la saison s’est nettement améliorée, surtout pour les céréales d’automne, et l’état végétatif des cultures est devenu satisfaisant.

Dans cet environnement favorable, les exploitants ont intensifié les préparatifs pour lancer les cultures printanières, notamment les légumineuses et autres culture semi-tardives. «C’est une saison exceptionnelle. Si ce climat propice perdure jusqu’au mois de mars, les bonnes récoltes seront au rendez-vous. Les pluies de ces dernières semaines nous ont réconfortés et nous assurent plus de visibilité quant à l’issue de la campagne. Nous poursuivons les travaux de désherbage, de fertilisation des plantes et nous entamons par la même occasion les cultures printanières», témoigne Mohamed Lahrach, agriculteur de la région de Benslimane.

Même si le cumul pluviométrique est très satisfaisant avec un bon apport en eau dans l’ensemble du territoire national, il faut dire que les pluies de février et mars restent importantes pour réussir la saison. Pour les céréales, elles ont un effet déterminant sur la qualité et le calibre du blé, et le volume de paille dégagé. Elles favorisent également le rendement des arbres fruitiers et enrichissent davantage les parcours naturels.

Par ailleurs, il est utile de préciser que cette pluviométrie réduira davantage la dépendance de l’irrigation dans les périmètres irrigués. Pour les légumineuses, il faut s’attendre à une nette hausse des terres dédiées à cette filière. Elles doivent passer de 400.000 hectares en moyenne les années antérieures à près de 700.000 hectares. Les exploitants se préparent déjà pour le semi des pois chiches, des haricots et du maïs. Pour les fèves et les lentilles, par contre, elles ont démarré depuis mi-décembre et les cultures sont actuellement dans la phase du tallage.

Les exploitants qui n’ont pas pu emblaver leurs terres à temps ou qui n’avaient pas de semences nécessaires pour les labourer, ont consacré leurs parcelles à ce type d’activité, profitant du climat propice de la saison. Outre leur rôle économique, ces cultures ont un effet favorable sur l’entretien du sol. La rotation des cultures a un effet bénéfique sur la fixation de l’azote dans le sol et son enrichissement en oligo-élément.

Par ailleurs, il faut souligner que nombreux sont les exploitants qui optent pour les légumineuses fourragères afin de les utiliser pour le bétail. Dans leur schéma d’exploitation, cela leur permet de réduire sensiblement les charges. Il est à rappeler que dans la répartition des légumineuses, on constate que la fève demeure la culture la plus dominante avec 56% de la superficie totale et 64% du rendement.

Le Maroc assure quasiment son autosuffisance, même s’il recourt à l’importation pour combler le surplus de consommation lors du mois de ramadan. A noter enfin que la filière des légumineuses est pratiquée dans presque toutes les régions agricoles, mais reste plus concentrée dans le Nord.