Le Maroc veut promouvoir des villes inclusives, productives, solidaires et surtout durables.
Le secteur du bâtiment représente à lui seul autour de 35% de la consommation d’énergie finale à l’échelle mondiale et génère environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre.
La construction durable est un thème qui s’impose de plus en plus. En marge de l’organisation de la COP22 à Marrakech, le Maroc va présenter son programme en la matière, notamment le volet juridique et réglementaire, l’utilisation des énergies renouvelables dans la construction et de nouveaux matériaux permettant une réduction de la consommation d’énergie.
La construction verte et l’efficacité énergétique dans le bâtiment interpellent tous les inter- venants. C’est une préoccupation majeure à l’échelle nationale et internationale. Le secteur du bâtiment représente à lui seul autour de 35% de la consommation d’énergie finale à l’échelle mondiale, génère environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre, et présente un potentiel d’économie d’énergie estimé à 40%, moyennant des mesures économiquement rentables. La COP22 sera marquée par l'organisation d'un nouveau «Buildings Day», une occasion pour présenter les nouveautés dans le secteur de l'habitat.
A cet égard, Nabil Benabdallah, ministre de l’Habitat et de la Politique de la ville, précise que «son département est impliqué dans la mise en place des normes et des règlements de construction relatifs à la qualité des matériaux pour faire en sorte que, désormais, la politique de l'habitat et la politique urbaine au Maroc soient profondément marquées du sceau du développement durable».
Il ajoute que «le Maroc veut promouvoir des villes inclusives, productives, solidaires et surtout durables, se basant essentiellement sur la préservation de l’environnement, l’optimisation de l’utilisation de l’eau et la promotion des bâtiments économes en énergie».
Il faut préciser par ailleurs que l’architecture écologique n’est pas très développée au Maroc. L’architecture classique, symbolisée par les nombreuses constructions en béton, reste toujours de mise malgré ses coûts souvent très onéreux. Ces derniers temps, on constate tout de même une prise de conscience de la part des promoteurs qui essaient de promouvoir la construction durable. De plus en plus, les opérateurs réfléchissent à des concepts de projets économiques ou sociaux qui intègrent la dimension environnementale. D’où le concept de «croissance verte». Toutefois, plusieurs obstacles entravent aussi l’édification de ce genre de bâtiment, parmi lesquels le manque de formation de certains architectes en la matière. «Beaucoup d’architectes et de bureaux d’études ne maîtrisent pas certains concepts inhérents à la construction durable. Seuls quelques-uns d’entre eux s’investissent dans la formation personnelle pour essayer de maîtriser ces outils. Il faudrait aussi que les architectes sensibilisent davantage leurs clients sur les avantages qu’offre cette forme d’architecture qui pourrait leur permettre de diminuer de 80% la facture électrique des chauffe-eaux grâce au solaire. Aujourd’hui, on constate que la demande est là, mais l’offre n’est pas assez conséquente. Il est réconfortant de constater que l’Ordre des architectes développe de petites formations de type écologique. Une dynamique est en train de se mettre en place», souligne Mohamed Alaoui, expert en immobilier.
C. Jaidani
Ville verte, un concept porteur
Le concept de ville verte est de plus en plus prisé. L’objectif est de permettre la mise en place d’un nouveau modèle urbain fondé sur le respect de l’environnement et la promotion du développement durable. Plusieurs projets commencent à émerger, la demande existe aussi permettant de réussir les programmes. C’est le cas notamment de Casa Green Town lancé à Bouskoura, ou la ville verte de Khouribga qui sera érigée dans une vieille mine de phosphates. Il y a aussi la ville verte de Benguérir, conçue comme un laboratoire national, où l’OCP veut expérimenter toutes les innovations de l’urbanisme de demain avec un nouveau modèle de planification urbain qui replacerait la nature et le savoir au cœur de la cité. De nouvelles conceptions architecturales fondées sur des matériaux bioclimatiques et de modes de gouvernance des services urbains fondés sur des énergies renouvelables sont aussi à l’ordre.