«Le chantier de la régionalisation avancée constitue une opportunité idoine pour mener une réflexion visant la mise en place de nouvelles formes d'action publique et des mécanismes innovants encadrant les relations entre les acteurs territoriaux», a souligné, vendredi à Agadir, le président de l'Association des Régions du Maroc (ARM), Mohand Laenser, lors du lancement du premier Colloque National de la Régionalisation avancée.
Cet événement de grande importance a pour ambition de fédérer les acteurs autour de la mise en œuvre renouvelée de la régionalisation avancée. «Un projet déjà entamé en 2015, avec l’élection des Conseils de région. Aujourd’hui le Maroc veut faire du développement régional son moteur de croissance», nous rappelle Driss Aissaoui, analyste économique, et intervenant lors du même événement.
Le financement des régions un enjeu majeur
Ces assises constituent donc une occasion pour faire le point sur le bilan réalisé jusqu’ici en matière de régionalisation avancée. Une série de sujets ont été soulevés lors de ce conclave à travers plusieurs panels, dont l'attraction de l’investissement, la gouvernance financière et les problématiques de financement des régions.
Justement, de l’avis de l’ensemble des intervenants, le développement des régions nécessite un fort apport en financement et en capital, afin de leur permettre de mettre en place les moyens en ressources humaines et en infrastructures nécessaires à leurs croissances.
Une donne appuyée par les experts : «Le budget c’est le nerf de la guerre. L’état affecte des budgets mais qui restent très insuffisants. Il faut donc aller vers un modèle de financement plus innovant, comme par exemple les partenariats public-privé (PPP), qui montrent leurs efficacités surtout sur les grands projets coûteux», nous explique Driss Aissaoui .
Il prend pour exemple le cas de la région de Chtouka, «où il y a eu une opération de PPP pour la construction d’une station de dessalement de l’eau de mer. Elle permettra de résoudre un problème de salinisation des eaux et des irrigations. Voilà un exemple concret de financement innovant et porteur de valeur ajoutée».
Réduire les disparités territoriales
Il a par ailleurs été soulevé que durant ces quatre dernières années, plusieurs réalisations ont été faites dans le cadre de la mise en place des structures de gestion afin de réduire les disparités territoriales.
Les intervenants citent l’élaboration des «PDR» (Plans de développement Régionaux), permettant à chaque région de définir ses propres moyens de développement.
Il est en effet nécessaire de connaitre les spécificités propres à chaque région, afin de mieux cerner leurs besoins.
A cet effet, Mehdi Abdelkrim, Membre de la Commission de l’intérieur, des Collectivités territoriales et des Infrastructures au sein de la CGEM, explique : « Il faut connaitre les forces et les faiblesses de chaque région afin de créer les équilibres entre ces dernières et leur permettre de collaborer entre elles. Les régions ne sont pas dotés des mêmes ressources, il y a donc une réflexion à faire en termes de capital humain, financier, ainsi que d’accessibilité, notamment pour les régions enclavées».
Notons qu’au menu de cette grand-messe figurent également des thématiques abordant les compétences des régions comme enjeu au cœur du processus de la régionalisation avancée, au nouveau modèle de développement, ainsi que les mécanismes de compétitivités.
Plusieurs représentants d’instances élues, des centres régionaux d’investissement, des représentants des établissements publics, des universitaires ainsi qu’experts ont pris part à ces premières assises qui se poursuivent jusqu’au samedi 21 décembre.