La deuxième rencontre du Club Argus Maroc s’est penchée sur deux thématiques majeures : les opportunités et les risques que présente le VO et l’Auto Expo 2016 et la reprise.
En partenariat avec Autonews, Argus Maroc a entamé sa deuxième rencontre du Club argus Maroc qui a réuni une cinquantaine de personnes issues de différentes activités du secteur de l’automobile.
Il s’agit en l’occurrence des importateurs, assureurs, loueurs, sociétés de LLD, garagistes, journalistes spécialisés... L’événement s’est articulé autour de deux thématiques : les opportunités et les risques que présente le VO, d'une part; l’Auto Expo 2016 et la reprise, d'autre part. Plusieurs participants ont enrichi le débat par des interventions pertinentes.
Ils ont confirmé à l’unanimité que le VO présente des opportunités confirmées et reste un soutien pour le véhicule neuf. «Pour le cas du Maroc, le VO présente de conséquentes opportunités d’affaires compte tenu de son volume qui atteint quelque 350.000 unités par an et le niveau d’équipement national en motorisation nettement faible par rapport à la moyenne régionale», souligne Fabien Lecoeuche, directeur Argus Maroc.
Le volet réglementaire et administratif est toujours posé avec acuité, car il présente un frein pour le développement de l’activité. «Il est souhaitable de faciliter la procédure à travers la création d’un guichet unique pour le VO», affirme Hicham Bennouna, DG d’Auto Warehouse.
Mais l’activité VO comporte des risques que les professionnels doivent prendre en considération. Lors de la reprise, il est recommandé de faire une expertise technique pour s’enquérir de l’état du véhicule et de négocier le prix qui permet de dégager une marge. «La gestion du stock du VO et son écoulement sur le marché est aussi une opération délicate qu’il faut gérer minutieusement», souligne Aziz El Battahi, directeur du pôle VO chez Auto Hall.
La garantie des véhicules d’occasion est une question qui a été soulevée. Pour les concessionnaires, l’achat dans un réseau organisé est en soi une garantie pour l’acquéreur, alors que le marché informel en est dépourvu.
Il faut noter que la garantie pour le VO est une activité qui n’existe pas encore au Maroc, alors qu’elle est développée et organisée dans certains pays comme la France.
«La garantie du VO devrait donner une nouvelle impulsion au secteur permettant de dynamiser l’activité, faciliter la reprise et donner plus de confiance aux acquéreurs», explique Axel Courtois, directeur de développement de Cirano, entreprise française spécialisée dans la garantie VO.
La deuxième rencontre du Club a été marquée également par la présentation d’une enquête par sondage sur les intentions des consommateurs concernant le marché du VO. Selon l’étude menée par l’institut Averty, 38% des personnes sondées attendent de la vente à un professionnel la rapidité de l’achat et 42% sont intéressés par la possibilité de reprendre un véhicule neuf. L’image des professionnels est de plus en plus forte chez le consommateur marocain, car il a confiance en eux. Le fait qu’il puisse avoir recours à un crédit VO à un taux intéressant n’est pas anodin.
L'autre point fort de l’événement a été la présentation d’une étude Benchmark sur le marché algérien qui devrait connaître un grand bouleversement du fait de l’instauration d’un quota de 150.000 véhicules importés au lieu d’une moyenne de 450.000 actuellement.
L’événement a connu également une présentation de l’expérience du premier Salon des véhicules d’occasion qui a été organisé en juin 2015 à Casablanca et qui se tiendra aussi cette année. Cette exposition a permis de dégager plusieurs enseignements sur les attentes du marché au niveau du VO.
Trois éléments pour réussir le business VO
Le Business du VO demande trois éléments uniquement : des outils, des hommes et une organisation dédiée. Pour les outils, on peut citer la Cote Argus Maroc, le logiciel de gestion PlanetVO ainsi qu’un showroom dédié au VO. Les hommes : des managers et des vendeurs dédiés à l’activité. Le vendeur VO en charge de la reprise et de la revente des VO se doit d’être un acheteur connaisseur et attentionné, car l’attachement du propriétaire au véhicule est connu. Celui-ci est tenu de mettre en avant les avantages de la reprise par un professionnel et d’argumenter la valeur de reprise. Le vendeur VO peut être un vendeur VN ou un Agent SAV recyclé, maîtrisant le commercial et une base technique. Le processus de la reprise demande une entente entre le manager du business VO et le commercial VO ainsi que la collaboration de tous les départements. La remise en état du véhicule doit-être faite intelligemment pour ne pas dépasser le prix de vente idéal, rentrer dans ses coûts et faire une marge bénéficiaire correcte. Le business du VO est une gestion dont la rotation de stock ne doit pas dépasser les 30 jours. Il doit savoir maîtriser ses marges sans être dans l’excédent.
Charaf Jaidani