Le taux de chômage franchit la barre des 10% et frôle les 23% chez les jeunes diplômés. Phénomène nouveau : les lauréats des grandes écoles ont de plus en plus de mal à trouver un emploi !
L’effet sécheresse commence à se faire sentir et c’est sur le terrain de l’emploi que l’on recense les premiers dégâts. Les derniers chiffres du HCP font état d’une perte de 28.000 postes en milieu rural entre le premier trimestre 2015 et celui de 2016. Selon le HCP, «cela s’expliquerait principalement par l’impact des conditions climatiques ayant caractérisé l’actuelle campagne agricole». Le fait de constater une tendance inverse, soit la création de 15.000 postes, n’a pas empêché le baromètre du HCP d’afficher une couleur rouge (une perte de 13.000 postes), marquant ainsi la rupture avec la hausse enregistrée lors des trois précédentes années (avec une moyenne de création annuelle de 71.000 postes).
A cinq mois des nouvelles législatives, le gouvernement aura beau défendre son bilan de mandat, mais il aura du mal à plaider sa politique en faveur de l’emploi. En effet, le taux de chômage a atteint 10% à fin mars dernier, après avoir longtemps résisté autour du seuil de 9%. Pis encore, chez les jeunes de 15 à 24 ans, ce taux frôle 23%, contre 21% il y a un an. Mais ce qui devrait interpeller le plus les décideurs de politiques publiques, ce sont surtout les niveaux enregistrés chez les jeunes détenteurs diplômés (17,5%), particulièrement les lauréats des grandes écoles jusqu’ici épargnés du phénomène de chômage.
Cette catégorie de la population qui, traditionnellement, souffrait le moins du chômage, note le HCP, commence à s’inscrire dans une tendance haussière semblable à celle connue par les autres catégories des diplômes du supérieur. Sans pour autant atteindre le niveau élevé des diplômés des facultés, dont le taux de chômage représente actuellement près de 2,5 fois le taux national. Celui des lauréats des grandes écoles, soit 9,5%, tend à se rapprocher du taux national, alors qu’il était limité à 5% il y a tout juste quatre ans.
A quelques mois du scrutin du 7 octobre, cela va donner aux partis politiques matière à réfléchir sur les programmes et les politiques pouvant remédier à ces nouveaux problèmes qui guettent la situation socioéconomique au Maroc.
Wadie El Mouden