Centenaire de la TGR : La comptabilité publique à l’honneur

Centenaire de la TGR : La comptabilité publique à l’honneur

 

 

L’histoire de la Trésorerie générale du Royaume, qui fête le centenaire de son existence cette année, est intimement liée à celle de l’édification de l’Etat.

 

 

Pour célébrer le centenaire de son existence, et les 100 ans de la comptabilité publique, la Trésorerie générale du Royaume (TGR) a mis les petits plats dans les grands. En cela, la manifestation, rehaussée par la présence de Mohamed Boussaïd, ministre de l’Economie et des Finances, et Michel Bouvier, président de la Fondation pour l’association internationale des finances publiques (Fondafip) et directeur de la Revue française des finances publiques, a connu plusieurs temps forts. Il s’agit, entre autres, de l’inauguration du musée de la TGR, la signature du partenariat avec Barid Al-Maghrib pour l’émission spéciale d’un timbre-poste de commémoration, et les débats de haute volée portant sur l’évolution de l’entité dirigée par Noureddine Bensouda et celle de la comptabilité publique au Maroc et dans le monde. «Il existe des institutions dont l’histoire et la destinée sont intimement liées à l’évolution de l’Etat. Il n’est pas toujours aisé d’en appréhender la genèse. Ce qui est le cas pour la TGR», note Mohamed Boussaïd, dont l’allocution a été prononcée par Bensouda. Cette assertion conforte indéniablement le caractère crucial de la TGR dont la mission est à la fois de gérer, conserver et faire prospérer les deniers publics.

Au-delà du positionnement nodal de la TGR pour l’édification de l’Etat, l’importance des comptes publics comme outils de production, de communication et de valorisation de l’information financière, a été mise en exergue par l’argentier du Royaume. Notons tout de même que le Centenaire de la comptabilité publique au Maroc coïncide avec l’application de sa réforme qui devrait intervenir le 1er janvier 2018. Cette nouvelle comptabilité publique, qui s’appuie sur les droits constatés, se distingue de l’ancienne par sa forte connotation patrimoniale. Interrogé par nos soins en marge de la manifestation, Michel Bouvier s’est montré particulièrement confiant sur la capacité de l’administration marocaine à mener à bien cette nouvelle réforme aux implications positives sur les finances publiques. «En termes de compétences, je ne vois aucune différence entre les experts français et les cadres de la TGR que je côtoie», confie le président de la Fondafip.

 

La comptabilité publique opère sa mue

 

«La comptabilité publique évolue à l’instar du monde qui est pleine transition», rappelle Michel Bouvier lors de son allocution. Au fil des années, notamment après les années 70, la nécessité de calquer la comptabilité publique sur celle de l’entreprise s’est imposée. De ce fait, elle participe aujourd’hui à la bonne gestion des institutions publiques. A en croire le Directeur général de la Revue française des finances publiques, les normes et les dispositifs comptables traduisent à la fois une conception générale de l’organisation d’une société et des valeurs. Force est d’admettre que l’évaluation de leurs conséquences économique, sociale et environnementale s’avère être nécessaire. Au-delà des précautions à prendre avant d’appliquer de nouvelles normes en la matière, la réforme de la comptabilité publique à l’instar du Maroc est perçue comme un impératif de la mondialisation par certains experts, qui exhortent les Etats à standardiser les normes comptables. L’objectif étant de faciliter les comparaisons, tout en permettant aux investisseurs internationaux de se fier en toute confiance aux données publiques produites. ■

 

M. Diao

 


Une situation internationale contrastée

Selon la Cour française des comptes, la mise en place d’une comptabilité en droits constatés par les Etats européens reste contrastée. Pour rappel, la méthode des droits constatés comptabilise une transaction lorsqu'intervient l'activité qui génère les recettes ou les dépenses. Elle ne tient pas compte du moment auquel interviennent les décaissements ou les encaissements. Contrairement à d’autres pays pour ne citer que l’Italie, l’Allemagne, le Luxembourg et les Pays-Bas, la France fait partie des pays à haute maturité comptable pour l’Etat et les collectivités territoriales.

 

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