La Banque mondiale a revu à la baisse ses projections de croissance de l’économie mondiale pour l’année 2025, qui enregistrera l’accroissement le plus faible en 17 ans en raison de "turbulences" dans les marchés mondiaux.
L’économie mondiale devra croître de 2,5% cette année au lieu des 2,7% projetés en janvier, soit la cadence la plus faible en 17 ans, en dehors de la crise financière de 2009 et des effets de la pandémie du Covid-19 en 2020, indique la Banque mondiale dans son rapport sur les Perspectives économiques mondiales, publié mardi.
Sur la base de ses prévisions actuelles, l’institution financière avertit également que la croissance mondiale au cours des sept premières années de cette décennie devrait atteindre en moyenne 2,5%, soit le rythme le plus lent depuis les années 1960.
“L'économie mondiale traverse aujourd'hui une nouvelle période de turbulences”, a écrit Indermit Gill, économiste en chef de la Banque mondiale, dans la préface du rapport.
Il a averti de “conséquences profondes sur le niveau de vie” à défaut d’un “changement de cap rapide” dans les politiques économiques, ajoutant que “les désaccords entre les pays, notamment sur le plan commercial, ont bouleversé nombre de certitudes politiques qui avaient contribué à réduire l'extrême pauvreté”.
Les turbulences récentes ont entraîné une révision à la baisse des prévisions de croissance pour près de 70% des économies du monde, toutes régions et catégories de revenu confondues, a indiqué la BM dans un communiqué.
Une sortie de cette situation est possible si les tensions commerciales s'atténuent et si les gouvernements limitent leurs emprunts et se concentrent sur la création d’emplois, a recommandé l’institution de Bretton Woods.
Aux Etats-Unis, la croissance économique devrait se situer à 1,4%, soit une baisse de 0,9 point de pourcentage par rapport aux prévisions de janvier, tandis que les prévisions de la Chine restent inchangées à 4,5%, indique la Banque mondiale.
Pour sa part, la zone euro et le Japon devraient tous deux connaître une croissance de 0,7%, en régression de 0,3 point de pourcentage et de 0,5 point de pourcentage respectivement.
L’institution financière prévient que ces taux pourraient s'avérer plus faibles en cas d’intensification des tensions commerciales, ou “si l'incertitude politique persiste, ce qui pourrait également entraîner une accumulation de tensions financières”.