- Entre avril 2017 et avril 2018, le déficit commercial s’est creusé de 7 milliards de DH.
- Malgré un secteur automobile en pleine forme, le rythme de croissance des exportations demeure inférieur à celui des importations.
Après les quatre premiers mois de l’année, la tendance est au creusement inexorable du déficit de la balance commerciale de biens et services.
Celui-ci s’est détérioré de 12% pour atteindre 66,1 milliards de DH à fin avril 2018 au lieu de 59 milliards de DH un an auparavant.
Cette aggravation du déficit masque en réalité une très bonne performance des exportations de biens et services, notamment des métiers mondiaux du Maroc.
Les expéditions vers l’étranger ont en effet progressé de 7,2% sur la période pour atteindre 92,7 milliards de DH, et ce en dépit de la baisse des ventes de phosphates et dérivés (-4,5% à 13,5 milliards de DH).
La progression des exportations est tirée en premier lieu par l’excellent comportement sur les quatre premiers mois de l’année des métiers mondiaux du Maroc.
Ainsi, les exportations du secteur automobile affichent une hausse conséquente de 19% à 23,9 milliards de DH, grâce en particulier à la composante construction (usines Renault de Tanger et Casablanca), dont les expéditions à l’étranger ont progressé de plus de 20% à près de 13 milliards de DH.
La composante câblage connaît un regain de forme avec des exportations en hausse de 15,5% autour de 8,3 milliards de DH.
Avec un total de 23,9 milliards de DH, le secteur automobile est plus que jamais le premier secteur exportateur de notre économie, devant l’agriculture et l’agroalimentaire (22,6 milliards de DH en légère hausse de 2,6%). Les ventes à l’étranger de l’industrie automobile (construction et câblage) représentent plus du quart du total des exportations.
L’autre secteur en forme est celui de l’aéronautique. Le trend haussier de ces dernières années ne se dément pas. Les exportations de la filière enregistrent une progression soutenue de 19,4% sur les 4 premiers mois de l’année, pour atteindre 4,08 milliards de DH.
Le problème est que dans le même temps, le Maroc ne parvient pas à réduire ses importations, qui au contraire, se raffermissent. A fin avril, les importations progressent de 9,2% pour s’établir à 158,8 milliards de DH.
La hausse des importations provient essentiellement de trois branches : les biens d’équipement, les produits énergétiques, et les produits finis.
Les importations de biens d’équipement enregistrent une progression de 13,5% pour atteindre un montant de 39,7 milliards de DH. Avec une part dans les importations totales de 25%, les biens d’équipement représentent le premier poste d’importations marocaines. On peut voir dans cette progression la, la dynamique d’investissement en cours au Maroc qui augmente les importations de machines,etc.
La même tendance est observée pour les produits énergétiques dont les importations ont porté sur 24,8 milliards de dirhams, en hausse de 9,5% sur une année, en lien avec la hausse des cours du pétrole. ■
A.E