Elles réalisent entre 60 et 80% de leurs chiffres d’affaires durant la semaine du Salon.
Elles réclament des mesures d’accompagnement et des indemnisations.
Mise en place d'une plateforme virtuelle pour la commercialisation des produits des coopératives.
Par A.E
Devenu un rendez-vous incontournable, le Salon international de l’agriculture de Meknès (SIAM) était fortement attendu par les professionnels du secteur, surtout les coopératives s’activant dans les produits du terroir.
Plus de 330 coopératives ou groupements d’intérêt économique (GIE) avaient déjà confirmé leur participation au Salon.
La plupart d’entre eux réalisent entre 60 et 80% de leur chiffre d’affaires durant cet événement. Mais à cause de l’épidémie de Covid-19, l’exposition a été purement et simplement annulée.
Une décision inédite depuis son lancement en 2006, qui a été très mal digérée par les habitués de cette grand-messe du secteur agricole national. Selon certaines estimations, les pertes pour ces coopératives pourraient atteindre 12 millions de DH.
«A l’instar de l’année dernière, le SIAM se déroule à la veille du mois de Ramadan où il y a une forte demande pour les produits de terroir notamment le miel, l’huile d’olive, les dattes, les amandes ou autres. Avec la sécheresse qui sévit actuellement, nous avons tablé sur l’événement pour sauver la saison», nous confie Lakbir Baâtit, vice-président de l’association Al Anouar, basée à Sebt Oulad Nemma relevant de la province de Béni Mellal.
Même son de cloche du côté de Halima Machichi, présidente d’une coopérative opérant dans la région de Ouazzane : «Le SIAM est le seul endroit au Maroc qui nous permet de vendre nos produits en réalisant une bonne marge dans un laps de temps très réduit (5 jours seulement). Notre coopérative a été créée spécifiquement pour cet événement que nous attendons avec impatience».
D’autres opérateurs interrogés à ce sujet partagent les mêmes inquiétudes, estimant que «les autorités concernées auraient dû annoncer l’annulation un peu plus tôt pour que les exploitants soient mieux préparés».
Mais le département de tutelle ne pouvait en aucun cas se prononcer précocement sur le déroulement du SIAM. Il a dû se conformer aux recommandations du ministère de la Santé et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) une fois que le premier cas de coronavirus a été déclaré dans le Royaume.
Actuellement, des responsables de coopératives impactées souhaitent des mesures d’accompagnement et des indemnisations de la part du département de tutelle pour faire face à cette situation de crise.
Pour l’heure, le ministère de l’Agriculture n’a fait aucune annonce à ce sujet. Il a uniquement communiqué sur les dispositions prises pour venir en aide aux éleveurs et autres fellahs touchés par la sécheresse.
«Pour participer au SIAM, nous entamons plusieurs préparatifs. Nous devons regrouper les produits auprès des exploitants et veiller à ce qu’ils soient conformes à la réglementation en vigueur surtout au niveau sanitaire et de consommation. Ensuite, nous devons réserver le stand et assurer l’hébergement et tout cela nécessite des avances et une mobilisation de fonds. Or, la plupart des coopératives opérantes dans les produits de terroir sont composées que de petits exploitants vivant au jour le jour», explique Houcine Salmi, président d’un GIE dans la région de Benslimane.
Une plateforme virtuelle
L'association du SIAM n’a pas tardé à réagir pour permettre à ces coopératives de commercialiser leurs produits via internet, avec la mise en place d'une plateforme virtuelle. Cette plateforme sera activée tout au long de la période prévue pour la tenue du salon.
Les services concernés seront mobilisées afin d'accompagner ces coopératives aux niveaux de la logistique, la livraison des produits du terroir et de la communication concernant cette opération, ce qui bénéficierait aux coopératives qui devaient participer au Salon.