Airbus a annoncé lundi prévoir près de 800 livraisons d'avions commerciaux en 2018, espérant avoir surmonté les problèmes de livraisons des deux moteurs proposés pour l'A320neo, version améliorée de son monocouloir vedette.
Fabrice Brégier, le directeur général adjoint d'Airbus et président des avions commerciaux qui quittera ses fonctions en février, a dit prévoir une accélération de la montée en cadence de production en 2018 à condition de recevoir à temps les moteurs de l'A320neo.
Airbus a manqué l'an passé son objectif, avec 181 A320neo livrés contre environ 200 attendus, en raison des retards du moteur fourni par Pratt & Whitney (groupe United Technologies ) et des difficultés rencontrées par celui de CFM, coentreprise entre Safran et General Electric.
Fabrice Brégier s'est dit confiant dans la capacité des deux motoristes à livrer à temps.
«S'il le font, c'est très simple, nous doublerons le nombre d'A320neo», a-t-il lors d'une conférence téléphonique.
Yan Derocles, analyste chez Oddo Securities, note que l'objectif de livraisons pour 2018 était en ligne avec ses propres prévisions.
«Le ton sur les moteurs du A320neo ressort plus confiant, ce qui donne un peu plus de crédit à cet objectif», souligne-t-il.
Environ les deux tiers des A320 livrés cette année seront équipés de moteurs neo et un tiers de moteurs classiques (ceo) alors que la proportion était inversée en 2017, a souligné Fabrice Brégier.
«Si nous faisons cela, nous nous approcherons de 800 livraisons en 2018», a-t-il ajouté.
L'avionneur européen a surpassé son rival Boeing en 2017 pour la cinquième année d'affilée dans le match des commandes, avec un total net de 1.109 avions vendus (+52%) contre 912 pour l'américain.
Mais en termes de livraisons, c'est Boeing qui a mené le bal, avec un record 763 avions produits l'an passé contre 718 pour Airbus.
Fabrice Brégier a dit parier que le carnet de commandes total de plus de 7.000 avions d'Airbus lui permettrait de dépasser Boeing en termes de livraisons en 2020.
Emirates sauvera-t-elle l’A380 ?
Sur le marché des gros porteurs, Airbus a vu sa part de marché face à Boeing chuter à 25% en 2017 contre 51% en 2016. L'A380 n'a engrangé aucune commande l'an passé et a même enregistré deux annulations. Boeing a lui aussi accusé des annulations sur le 747 sur ce même marché long courrier. L'avenir de l'A380 tient à une commande de la compagnie du Golfe Emirates, de loin le premier client du modèle. «Si nous ne pouvons pas conclure un contrat avec Emirates, il n'y aura pas d'autre choix que d'arrêter le programme», a souligné John Leahy, qui doit prendre sa retraite prochainement, alors que son successeur Eric Schulz, doit arriver fin janvier.
(Reuters)