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Par K. O.
La blockchain, ou chaîne de blocs, a longtemps été associée au Bitcoin, mais elle a tellement plus à offrir. Largement répandue dans des secteurs tels que l'identification numérique, l'énergie, la santé, les insurtech ou la logistique, cette technologie disruptive pourrait accélérer la montée en puissance des banques virtuelles, de l'industrie des cryptomonnaies et des paiements internationaux, au regard de ses nombreux avantages et applications possibles dans tous les secteurs économiques. C'est dans cette optique qu’a été organisée au Maroc la première édition du sommet virtuel de l'Africa Blockchain Week 2021.
L'événement a réuni des régulateurs de haut niveau, des leaders d'opinion et des décideurs pour débattre des dernières tendances de l'industrie et des innovations futures. Objectif : créer une plateforme complète, qui amènera une communauté mondiale à cet événement virtuel, établira des partenariats, éduquera la communauté africaine sur les meilleures pratiques, les avancées technologiques, pour apporter des investissements entrant de manière organique à travers l'Afrique et des partenariats mondiaux.
«Le Maroc se démarque cette année par l'organisation de l'Africa Blockchain comme étant l'un des événements les plus importants dans l'histoire de l'Afrique au cours de cette décennie», a indiqué le représentant et coordinateur général de l'ABCW-2021, Hicham Belarbi.
La blockchain au service du commerce intra-africain
Intervenant à cette occasion, Emmanuelle Ganne, analyste sénior à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a souligné que «les pays africains devraient se pencher sur la mise en place d'un cadre légal et institutionnel propice à l'utilisation de la technologie de blockchain dans le commerce intra-africain».
Ce type de technologies est à même de booster les performances de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), a-telle assuré, rappelant les grandes potentialités dont recèle le continent, où le commerce est toujours freiné par les barrières tarifaires et non-tarifaires. De son côté, Mohamed Benayad, président-Directeur général de M2A, a souligné que «la blockchain permettra un saut technologique pour l'Afrique, notant qu'il s'agit d'une technologie très utile aux PME et le commerce intra-africain».
Grâce à son interaction directe avec les nouvelles formes de technologie et le changement financier, la technologie blockchain est devenue une excellente alternative pour des millions d'Africains non bancarisés, qui n'ont pas accès aux systèmes de paiement mobile, poursuit-il.
Partager ses données en toute sécurité
Là-dessus, le ministre guinéen de la Coopération et de l'Intégration africaine, Amadou Thierno Diallo, a relevé l'existence d'un nombre de défis auxquels fait face l'intégration de la technologie de blockchain dans les pays africains, tels que la protection des données personnelles. Diallo a souligné l'importance de la cybersécurité dans le processus d'appropriation de la blockchain, dans la mesure où le stockage massif des données sur des clouds pourrait induire des vulnérabilités.
Pour sa part, le ministre des Services numériques et financiers au gouvernement de Gibraltar, Albert Isola, a préconisé une approche de diagnostic pour identifier les défis en matière de cybersécurité et de gouvernance, mettant en avant le rôle capital d'instaurer un système robuste de supervision dans le secteur financier. Il a aussi appelé à mettre à profit la blockchain en Afrique, qui s'avère d'une grande utilité par rapport aux avantages offerts par les systèmes traditionnels. Plusieurs sujets liés aux paiements blockchain ont été également abordés lors de cet événement, notamment les paiements transfrontaliers, les envois de fonds, les règlements bancaires, le fonctionnement de la monnaie numérique pour la Banque centrale d'Afrique et les stratégies d'investissement à travers les blockchains.
