2020, une année charnière pour le continent africain

2020, une année charnière pour le continent africain

 

Les élections dans plusieurs pays du continent et la Zone de libre-échange continentale vont définir l’avenir économique de l'Afrique pour les années à venir.

Le cabinet Mazars s’est penché sur la question.

 

B.C

 

«Les enjeux de l’Afrique en 2020», étaient au cœur du meeting Africa Talks, un événement devenu annuel organisé par le cabinet Mazars, et destiné aux dirigeants d’entreprises, en relation avec la perspective africaine.

Cette conférence qui vient d’être organisée à Casablanca, a connu la participation de plusieurs experts et personnalités politiques, dont notamment Youssou Ndour, ministre conseiller, Rama Yade, ancienne ministre française, Hani Salem Sonbol, CEO de l’International Islamic Trade Finance Corporation (ITFC), ou encore Paul Gomes, ancien candidat aux élections présidentielles de Guinnée-Bissau.

Principal enseignement des débats : Les élections dans plusieurs pays du continent en 2020 et la Zone continentale de libre-échange (Zleca) vont définir l’avenir économique du continent pour les années à venir.

 

De grands enjeux politiques

Le continent africain est aujourd’hui à la porte de changements politiques majeurs, pouvant modifier son économie et ses relations avec les pays des autres continents. Il s’agit, en particulier des élections cruciales qui se profilent dans certains pays, dont la Côte d’Ivoire ou en Guinée.

Selon Abdou Diop, «les enjeux des prochaines élections sont importants, et il faut les suivre attentivement. En Guinée, par exemple, le Président Alpha Conde aspire à briguer un troisième mandat après une dizaine d’années au pouvoir. Cela fait face à une vive opposition. Même cas en Côte d’Ivoire avec le Président Alassane Ouattara». Et d’ajouter, «Ces éléments remettent en question le calendrier des projets de libéralisation et de privatisations des différents secteurs économiques».

Un autre pays où les élections seront très suivies, c’est l’Ethiopie. «Ces dernières se préparent sous de fortes tensions, ce qui ne manquerait pas d’impacter l’environnement économico-politique africain, surtout qu’il est déjà victime de fortes tensions dans l’état actuel», affirme Rama Yade, ancienne ministre française.

L’autre enjeu à prendre avec attention, c’est la relation du continent avec les grandes puissances économiques, dans un environnement marqué par une forte instabilité géopolitique.

Le Brexit qui pousse le Royaume-Uni à revoir sa relation avec le continent, ainsi que la montée des investissements chinois et russes en Afrique, sont des situations auxquelles les pays africains doivent faire face en 2020.

Pour Fathallah Sijilmassi, Senior Advisor en Relations économiques internationales et Business développement, et ancien ambassadeur, «les pays africains doivent avoir une seule ligne directive par rapport à leur relation avec les autres continents. Il faut aujourd’hui unifier les voix africaines si l’on veut avoir des  négociations équilibrées et équitables».

 

Vers plus d’intégration économique

Pour ce qui est du facteur économique, l’enjeu majeur pour cette année est incontestablement le dossier de la zone de libre-échange continentale, la Zlecaf.

La création de cette zone revêt un enjeu économique majeur, qui doit se traduire par la libéralisation des échanges commerciaux intra-africains. Comme le rappelle Ludovic Subran, Chef économiste, directeur de la Recherche économique du Groupe Allianz, «aujourd’hui, l’intégration économique reste faible en Afrique, elle est aux alentours de 15%. Il faut que les échanges commerciaux s’intensifient davantage afin de créer de la valeur ajoutée pour le continent, et de ce fait créer de l’emploi ainsi que de la croissance». 

De même, les panélistes ont mis en exergue le lancement par plusieurs pays africains, dont le Maroc, de la réflexion sur leurs modèles de développement, en vue de prôner un système plus inclusif sur le plan social. ◆

 


Le retour remarqué de Mezouar

Après quelques mois de discrétion suite à sa démission de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc), Salaheddine Mezouar est réapparu trés en verve durant le meeting Africa Talks.

Présent parmi l’assistance, l’ancien patron de la CGEM n’a pas manqué de donner son point de vue sur les enjeux auxquels le continent devra faire face en 2020. Selon Mezouar, «le continent doit redéfinir sa relation avec les grandes puissances économiques à l’aune des changements politiques que ceux-ci connaissent, dont les élections aux Etats-Unis et le Brexit ».

Il a de même souligné «l’enjeu du climat par lequel l’Afrique est intrinsèquement concernée, et se doit d’être encore plus intégrée dans les décisions sur le sujet».

 

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