Trois artistes marocains exposent leurs œuvres au prestigieux Salon d’automne de Paris. Un rendez-vous annuel incontournable d’art contemporain, dont le vernissage de la 118ème édition a eu lieu mercredi soir, sur les Champs Elysées, avec la participation d’artistes représentant une cinquantaine de pays.
Le Salon, qui s’inscrit, selon ses organisateurs, dans l’élan dynamique d’un nouvel automne culturel dans la capitale, revient du 28 au 31 octobre, après une édition online en 2020, imposée par la pandémie de la Covid-19.
Exposition indépendante, le Salon d’automne qui a pour objectif fondateur de promouvoir les avant-gardes et les esprits novateurs de leur temps, réunit cette année 1.000 œuvres de 890 artistes sélectionnés et 161 nouveaux participants de 43 nationalités.
L’art contemporain marocain y est représenté par les artistes Abdelkader Meskar, Maria Kermadi et Noureddine Rejraji.
Natif de Casablanca en 1961, Abdelkader Meskar participe avec un tableau (100x70 cm - technique mixte) intitulé «Composition» qui représente «la synthèse d’une expérience de plus de trente ans». Cette œuvre «se base sur l’ordre et le désordre, avec une fusion entre matière et couleurs qui sert à transmettre et partager mes émotions», a-t-il expliqué.
De son côté, Maria Kermadi expose une toile (100x200 cm - technique mixte sur toile) baptisée «Quatre saisons». L’œuvre représente les quatre saisons de l’année avec notamment la verdure du printemps et l’aridité de l’été avec un recours assez souvent aux couleurs du Maroc; l’ocre, le rouge, le bleu et le vert, entre autres.
Artiste-peintre passionnée et authentique, Maria Kermadi, qui affectionne particulièrement l’abstrait, plonge le public dans son univers personnel, où elle sublime la réalité par le rêve, en explorant toutes les voies de la beauté. Elle puise son inspiration dans son enfance imprégnée de paysages marocains. De Fès, Taza et Safi, elle a gardé les couleurs de la poterie, le bleu de la mer et l’ocre de la terre.
L’autre représentant du Maroc à cet événement est l’artiste et sculpteur Noureddine Rejrari, qui se définit comme un artiste éco-responsable. Le jeune invite les visiteurs à découvrir sa technique artistique mixte par le biais d’un tableau (200x200) baptisé «The Crow -R-» en pneu, fibre de palmier, résine et chambre à air. Au travers des courbes et de l’opposition des matières, l’artiste, né en 1982, invite à une immersion dans un univers de réflexion et de rêveries.
L'esthétique des œuvres de Rejraji repose essentiellement sur la récupération d’objets; le pneu, la chambre à air et la fibre de palmier. Son art est celui de la réutilisation à 100% et de la transformation des matériaux, ce qui l’inscrit dans une attitude écologique de recyclage dynamique et profitable pour l’environnement.
Luxury
Ouvert ce jeudi au public, le Salon d'automne de Paris, qui se poursuivra jusqu’à dimanche, s’est imposé comme acteur et témoin essentiel de l’émergence des plus importants mouvements artistiques du XXème siècle : fauvisme, surréalisme, cubisme, art abstrait…
Le Salon qui a accueilli les plus grands noms de la peinture moderne, dont Cézanne, Picasso ou Dali, est présenté en 17 sections, rigoureusement sélectionnées et organisées pour une meilleure lecture des œuvres.
En dehors des classements par disciplines - gravure, sculpture, dessin, photographie, art digital, vidéo, architecture, art environnemental, livres d’artistes -, plusieurs sections sont réservées à la peinture dans ses différentes tendances picturales (synthèse, abstraction, émergence, expressionnisme, figuration subjective, figures et essais, mythes et singularité, convergences).
Outre les expositions, le Salon propose aussi des concerts, des conférences et des tables rondes sur l'art ainsi que des hommages à plusieurs figures artistiques mondiales.