Culture & Société

Tous les articles

Salon : Aloha, surf from Taghazout !

Salon : Aloha, surf from Taghazout !

Placé sous la conviction que «le surf peut offrir un avenir», le Taghazout Surf Expo, prévu du 27 au 30 octobre, entend étaler essentiellement le talent de la baie qui l’accueille.

Au menu : Expositions, tables-rondes scientifiques, concerts et ateliers artistiques, master class et speed meeting professionnel. Pas moins de 15.000 visiteurs sont attendus dans un village éphémère de 4.000 m2 , situé sur un spot emblématique, avec la vague à seulement 5 mètres de distance.

 

Par R. K. Houdaïfa

 

Il y a plus d’un demisiècle, Taghazout n’était encore qu’un petit village de pêcheurs isolé, au nord d’Agadir. Ce n’est qu’à partir des seventies que sa baie, qui concentre sur 30 kilomètres une vingtaine de spots de tous les niveaux - dont le plus emblématique est Anchor Point -, a commencé à attirer les surfeurs venant des États-Unis, d’Australie, de Nouvelle-Zélande ou d’Europe. Ce petit coin de l'Atlantique au climat clément a toujours fasciné les hippies qui garaient leur van et se sacrifiaient volontiers au rite du passage obligé de leurs pérégrinations annuelles -quand la saison se termine en Europe - dans ce lieu magique. Grâce à son exaltation créatrice, son bouillonnement culturel, sa fièvre généreuse, ses spots accessibles, ce repaire de surfers longtemps tenu secret a fini par se tailler une place de taille à l’international, encourageant la population locale à s’investir dans la culture du surf et ses industries. «Des écoles ont vu le jour, ainsi que des boutiques spécialisées, surf camps, restaurants healthy…Aujourd’hui, l’économie du surf et le tourisme ont pris le pas sur l’activité de pêche. Jusqu’à attirer les promoteurs qui ont fait de la baie de Taghazout l’écrin d’un complexe balnéaire de luxe», font savoir Saïd Bella et Rachid Moutchou.

Ces derniers sont deux surfeurs jusqu’à la racine de leur cheveux…, dont il ne reste plus grand-chose, et amants éperdus de Taghazout qui ne pouvaient tolérer qu’elle soit ainsi avalée par l’Histoire. Aussi, mirent-ils un point d’honneur à montrer que «tout a changé, (que) Taghazout n’est plus un petit village de pêcheurs, il y a tout un écosystème qui s’est créé autour du surf (…) Il y a dans la région toute une économie à consolider et une inclusion sociale possible» en fomentant le Taghazout Surf Expo (le premier en Afrique et le quatrième au monde après Orlando Surf Expo, qui a plus de 40 ans d’existence, Italia Surf Expo qui a 23 ans, et Surf Out Portugal qui n’en est qu’à sa 2è édition).

 

Beach boy

Organisée par l'association Taghazout Surf Expo et soutenue par la Fédération royale marocaine de surf, l'Office national marocain du tourisme (ONMT) et le Conseil régional du tourisme (CRT) Agadir-Souss Massa, «cette première édition a pour mission de valoriser les ressources territoriales, culturelles, économiques et environnementales de Taghazout et de sa région». Une équipe de 30 chercheurs du Labréseau Ulysse (Belgique) et du Laboratoire de recherche sur les langues et la communication de l'Université Ibn Zohr (Larlanco, Maroc) ont compilé des données historiques, urbanistiques, culturelles et sociologiques pour analyser l’impact socioéconomique du surf sur la région. Les résultats de leurs travaux seront restitués lors des six tables-rondes organisées pendant le salon. Des speed meetings sont également programmés pour créer des opportunités entre les entrepreneurs locaux et les professionnels internationaux du surf (tour opérateurs, distributeurs, équipementiers, etc.). «Ces rencontres permettront de réfléchir ensemble à la structuration du marché du surf au Maroc, certes exponentiel, mais encore largement informel (…) Il y a tellement de choses à faire ! Le surf n’est que la partie émergée de l’iceberg».

Ces états généraux du surf seraient incomplets sans la dimension artistique qui fait partie intégrante du surf way of life. Le programme «Sea in Colors» prévoit des ateliers de peinture murale, de peinture sur planche et d’upcycling artistique, encadrés par une douzaine de plasticiens. Le soir, au moment du coucher du soleil, une trentaine de musiciens du Maroc et du monde se succèderont sur scène pour des «live sunset concerts» mémorables. Car, qui dit surf, dit aussi pop surf music ! «Taghazout est unique», disent-ils. Tellement unique qu’on y perd son âme avec délices, se seraient écriés les spectres qui la hantent. 

 

Articles qui pourraient vous intéresser

Jeudi 18 Avril 2024

Art africain: la Fondation BMCI lance l'exposition «Vogue »

Vendredi 05 Avril 2024

«Abdelhak Najib : un homme, une œuvre» aux Éditions Orion. La quête du Grand Œuvre

Mardi 12 Mars 2024

Les romans de Abdelhak Najib: radioscopie des Etats arabes

L’Actu en continu

Hors-séries & Spéciaux