A l’occasion du mois de la santé mentale, Jihane Bougrine parle de cet état de bien-être dans sa nouvelle chanson, Rahat El Bal. Un appel à la prévention et un appel aux dons à une association qui vient en aide aux familles des malades.
Après Serek F’Bir qui parlait du poids des secrets, l’auteure compositrice et interprète engagée, première artiste marocaine à signer avec Universal Music Mena, publie le second extrait de son album Lyam, Rahat El Bal (la tranquillité de l’esprit). Dans cette chanson aux paroles métaphoriques et au clip fort en symbolique signé Julien Fouré, elle pointe la bipolarité et les troubles de la personnalité.
«La nuit est longue, le jour trop court», voilà comment elle commence. Composée et écrite par la chanteuse, dans une clinique psychiatrique de Casablanca, pendant le séjour d’un membre de sa famille, Jihane tenait à décrire ce qu’elle voyait, ce qu’elle a vécu pendant des années aux côtés d’un proche. La chanson parle de cette souffrance incomprise que vivent des Marocains sans qu’on sache mettre un mot sur la maladie.
«Cela fait 20 ans que je vis au plus près de la maladie, que j’observe un proche en souffrir, que je vois sa vie gâcher par les aléas de ce trouble. Quelque chose que ma famille et moi avons eu du mal à accepter au départ. J’ai essayé de parler de ce mal qui ronge, incompris, en parlant de cet état de souffrance qui s’immisce dans la vie, dans le quotidien, sans prévenir. Quitte à vouloir acheter la tranquillité de l’esprit au prix fort. Un repos de l’esprit qui n’a pas de prix», déclare-t-elle dans un communiqué.
Le clip raconte l’histoire d’une chanteuse bipolaire. Elle est confrontée à l’image, au syndrome de l’imposteur, aux méandres de la créativité et de la scène, aux aléas de la célébrité et à la critique. Comment, en plus de la maladie, exister en tant qu’artiste.
Les troubles mentaux et de la personnalité, un thème aussi sensible que cher à Jihane Bougrine mais aussi à Julien Fouré, le réalisateur du clip qui signe sa troisième collaboration avec la chanteuse après Madabya et Serek F’Bir, et qui a longtemps voulu traiter le sujet. Il réalise un clip puissant à la symbolique forte et à la réalisation sophistiquée.
Pour sa part, Julien Fouré souligne que «toute la difficulté du sujet réside dans le fait que cela peut facilement s’apparenter à un moment de doute ou un coup de blues. Il est facile et dangereux de tomber dans le cliché. On a transposé ça à une artiste qui est dans le doute et qui a le syndrome de l’imposteur, étant nous-mêmes des personnes pleines de doutes qui essayons d’être artistes tous les jours. Cette chanteuse est bipolaire et essaye d’écrire sa chanson, d’assumer la scène et le public».
Un clip porté par l’actrice de talent, Mouna R’Miki, qui donne du corps et de l’âme au rôle, qui a du mal avec son image, le processus d’écriture, de création et à percevoir la magie de la scène. La belle lumière du clip est l’œuvre du directeur de la photographie Mathieu de Montgrand. Un clip produit par Youssef Barrada des FreeMonkeyz et Sébastien Deflandre de l’Océan Vagabond.