Le grand écrivain américain, Russell Banks, a tiré sa révérence, le dimanche 8 janvier 2023, des suites d'un cancer.
Né en 1940, Russell Banks, deux fois finaliste du prix Pulitzer, était assurément l’un des écrivains majeurs de sa génération et l’un des plus engagés. Il n’a eu de cesse depuis plus de quarante ans de mettre en scène des personnages issus de l’Amérique profonde, confrontés à l’adversité de la vie. Lui-même grandit dans un milieu extrêmement modeste, rongé par l’alcoolisme et la pauvreté, marqué par la violence d’un père qui déserte le foyer quand Russell a douze ans.
Son œuvre, composée d’une vingtaine de textes de fiction et de non-fiction, traduite dans plus d’une vingtaine de langues et publiée en France par Actes Sud, a obtenu de nombreuses distinctions internationales. On lui doit notamment les romans Continents à la dérive (1985), Sous le règne de Bone (1995), American Darling (2004), Lointain souvenir de la peau (2012), le recueil de nouvelles Un membre permanent de la famille (2015), le recueil de récits Voyager (2017) et tout récemment Oh, Canada (2022) qui s’est révélé comme son roman testamentaire : «II est rare – et très impressionnant – qu’un roman traite ainsi de la mort, sans la moindre gêne…», écrit Florence Noiville dans Le Monde des Livres.
Deux de ses œuvres ont été adaptées au cinéma : De beaux lendemains (réalisé par Atom Egoyan – Grand prix au festival de Cannes 1997) et Affliction (réalisé en 1997 par Paul Schrader).
Russell Banks, qui a enseigné l’écriture à l’Université de Princeton aux côtés de Joyce Carol Oates et de Toni Morrison, était membre de la prestigieuse American Academy of Arts and Letters et fut président du Parlement international des écrivains chargé de défendre les écrivains victimes de persécution.
Il avait été nommé en 2014 Officier de l'Ordre des Arts et des Lettres par le ministère français de la Culture, avant de recevoir en 2022 la mention spéciale du jury du prix du Meilleur livre étranger pour l’ensemble de son œuvre.