Par: Fatima Zahra Ouriaghli, Directeur de Publication
La crise sanitaire liée à la Covid-19 met à rude épreuve les chaines de production mondiales. Les constructeurs automobiles, qui font face à une pénurie mondiale de puces électroniques, se voient contraints de réduire la voilure en limitant leur production.
C’est pourquoi le Groupe Renault, avait annoncé, début février dernier, l’ajustement de sa production industrielle sur le mois de février dans plusieurs usines, dont celle de Tanger, en raison de la pénurie de composants électroniques chez certains de ses fournisseurs.
Hormis la filière automobile, les chaînes logistiques de l’industrie pharmaceutique sont également sous haute tension. Aujourd’hui, l’on ne s’inquiète plus seulement de la disponibilité des doses de vaccin, mais aussi de celle de tous les composants qui entrent dans la production des vaccins contre le coronavirus. L’industrie pharmaceutique doit produire 10 milliards de doses de vaccins anti-Covid-19 pour cette année, c’est-à-dire le double de la capacité de fabrication de 2019, tous vaccins confondus.
Verre, plastique, bouchons…, la rareté de certaines matières premières nécessaires à la production de vaccins commence de plus en plus à se faire sentir. Cette pénurie sur les chaînes d’approvisionnement inquiète à tel point qu’elle a fait l’objet d’une rencontre récente entre différents acteurs, dont les partenaires du système Covax, notamment l’Organisation mondiale de la santé, la GAVI (Alliance pour les vaccins), sa branche recherche (CEPI) et la Fédération internationale de l’industrie pharmaceutique.
Rencontre durant laquelle les participants ont dénoncé les «contrôles sur les exportations (…) comme l’ont fait les États-Unis avec le Defense Production Act». C’est dire que la tension déjà existante sur le marché des vaccins est davantage exacerbée, avec comme conséquence le risque de voir compromis les calendriers de vaccination.
Le Maroc, dont le stock de doses reste fortement entamé, va certainement devoir recadrer sa campagne, car il semble improbable de la boucler, comme prévu, «dans les 3 à 5 prochains mois» en vaccinant environ 30 millions de citoyens marocains, soit 80% de la population.