Voilà une bonne nouvelle pour les associations qui militent pour la défense des travailleurs domestiques. Mais c’est surtout une bonne nouvelle pour tous ces gens qui travaillent au quotidien dans les maisons pour gagner leur vie. La loi n°19.12, promulguée il y a près de deux ans, est entrée en effet en vigueur mardi.
Pour la première fois au Maroc, le travail des jeunes travailleurs domestiques et des mineures, encore appelées «petites bonnes», est réglementé. Cette loi vient pour mettre un terme à des années de désert… juridique, qui ont vu s’épandre certaines pratiques malsaines. Surexploitation, brimades, tortures physiques et psychologiques sont encore le calvaire quotidien de plusieurs travailleurs domestiques incapables de se défendre et dont les cris de souffrance restent inaudibles, étouffés par des employeurs sans aucun scrupule et dépourvus d’humanité.
Le texte fixe ainsi à 18 ans l'âge minimal des employés de maison, avec une période transitoire de cinq ans durant laquelle on peut employer des personnes âgées entre 16 et 18 ans en tant que travailleuses ou travailleurs domestiques «à condition d'obtenir une autorisation écrite de leurs tuteurs». Ils disposeront aussi, désormais, d’un contrat de travail, d'un repos hebdomadaire d'au moins 24 heures continues, d'un congé annuel payé dont la durée minimale est d'un jour et demi de travail par mois après six mois de service continu chez l'employeur…
Et pour ceux et celles dont l'âge est compris entre 16 et 18 ans, la durée hebdomadaire de travail ne devra pas dépasser 40 heures.
Bref, le cadre juridique actuel devrait donc leur permettre de préserver leurs droits et leur dignité. Et le législateur a prévu de sanctionner tout employeur abusant des droits de ses employés et enfreignant le texte de loi, à travers notamment des amendes allant de 500 à 30.000 DH.
Reste à savoir, maintenant, si ce texte de loi changera réellement leurs conditions de travail. Entre les employeurs indélicats, les travailleurs domestiques qui ne seront pas au courant de cette loi et ceux qui ne sauront pas comment obliger leur employeur à respecter le nouveau cadre juridique, il y a encore beaucoup de boulot à faire, surtout en termes de sensibilisation. ■