TOURMENTE ÉCONOMIQUE

TOURMENTE ÉCONOMIQUE

Par: Fatima Zahra Ouriaghli, Directeur de Publication

 

Reprise économique. Et si ce n’était qu’une simple vue de l’esprit ? Les 4,5% de croissance prévus par la Banque africaine de développement (BAD), les 5,3% de Bank Al-Maghrib (BAM), les 4,6% du hautcommissariat au Plan (HCP) ou encore les 4,5% du fonds monétaire international (FMI) relèvent-ils du domaine du possible ? On a quand même du mal à y croire, car au rythme où vont les choses, difficile d’imaginer que l’économie marocaine connaitra une croissance vigoureuse en 2021.

En réalité, la reprise n’est pas telle qu’on pouvait l’imaginer il y a quelques mois, quand bien même il y a eu un frémissement, avec l’amélioration de certains indicateurs macroéconomiques : les transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l'étranger (MRE) ont augmenté de 41,8% au titre des trois premiers mois de cette année, les échanges commerciaux ont été marqués par un allégement du déficit commercial de 11,2% à 5,63 milliards de dirhams sur la même période…

L’économie nationale ronronne toujours, chahutée par les nombreuses mesures de restrictions en vigueur au niveau local et par sa dépendance de l’extérieur, avec des échanges entre le Royaume et ses principaux partenaires plombés encore par la crise sanitaire.… Une crise qui perdure malgré la campagne de vaccination et qui est exacerbée par l’apparition des variants.

Le Maroc vient d’ailleurs de détecter la présence de deux cas du variant indien sur son territoire. De quoi ne pas motiver le gouvernement à lever les restrictions et libérer davantage la machine économique. Sauf que l’on ne peut pas continuer à la maintenir sous perfusion, en mobilisant à chaque fois le Comité de veille économique pour assister les secteurs sinistrés.

Cela suffit-il à stopper l’hémorragie ? Pas sûr. Les opérateurs économiques souffrent toujours, particulièrement ceux opérant dans le tourisme, la restauration… Et tout cela se reflète sur les statistiques du marché du travail, avec une augmentation du chômage et de l’inactivité, particulièrement parmi les femmes et les jeunes. Ainsi, selon le HCP, entre le premier trimestre 2020 et celui de 2021, et avec une création de 56.000 postes en milieu urbain et d’une perte de 258.000 en milieu rural, 202.000 postes d’emploi ont été perdus au niveau national.

Le taux de chômage est ainsi passé de 10,5 à 12,5% au Maroc. Et il y a de quoi être inquiet, puisque les experts s’attendent à une hausse des défaillances d’entreprises durant ce premier semestre. C’est dire que nous sommes toujours dans la tourmente économique.

 

 

 

 

 

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